Qu'est-ce que l'iridologie ?
L’iridologie est une technique utilisée par certains médecins, homéopathes ainsi qu’en médecine non-conventionnelle et particulièrement par les naturopathes. Son l’objectif est d’étudier la partie colorée de l’œil, l’iris, pour apprécier l’état de santé global d’une personne. En complément de l’analyse morphologique et de l'étude des antécédents médicaux du patient, l’iridologie est un outil majeur du naturopathe afin d’appréhender la vitalité d’un individu, son « terrain » ainsi que ses forces et faiblesses organiques.
D’après le proverbe, « les yeux sont le miroir de l’âme », ils seraient également le miroir du corps et de son état de santé. Hippocrate, père de la médecine, disait à ce propos “tel sont les yeux, tel est le corps”.
Outre l’évaluation de l’état de santé global d’un individu, l’analyse détaillée de l’iris (en direct ou par agrandissement photographique) révélerait les prédispositions individuelles à certaines maladies. C’est surtout cette faculté de découvrir des faiblesses organiques avant même l’apparition des symptômes et de la pathologie qui distinguerait l’iridologie des autres méthodes de diagnostic.
Elle permettrait de comprendre la maladie, son histoire et sa cause, et d’anticiper sur les aptitudes de guérison de l’organisme. D’après Alain Rousseaux, un des fondateurs de la naturopathie contemporaine, « ce n’est pas la maladie qui nous intéresse, c’est l’histoire de la maladie et le sens de la guérison, et c’est ici l’unique intérêt de l’iridologie ».
L’iridologie en pratique
L'iridologie comme outil de diagnostic
D’après Alain Rousseaux : « Selon la philosophie propre à chaque médecine, l’étude de l’iris ne fournit pas les mêmes informations.
L’allopathe recherche par le diagnostic, la nature précise de la maladie ; l’iris à ce titre est peu performant.
L’homéopathe recherche le remède qui correspond à la constitution, au terrain, aux symptômes ; l’iris montre un intérêt certain.
Le naturopathe recherche les capacités réactionnelles en rapport avec l’auto-guérison et les causes profondes du déséquilibre physiologique ; L’iris est particulièrement riche d’informations.»
La tonicité
La tonicité des fibres qui composent la trame de l’iris peut varier. Elle donne généralement une impression de l’état de santé du patient. Par exemple la fermeté induirait une bonne résistance individuelle.
Les signes particuliers
Les signes particuliers comme les taches, les dépôts, les bosses, les creux ou les couleurs agissent comme des indicateurs de faiblesses potentielles et de maladies. Par exemple, un iris bicolore soulève une possible prédisposition au diabète. Une tache blanche indiquerait un processus de vieillissement prématuré, voire une tendance à l’artériosclérose.
La cartographie
Grâce à la cartographie irienne, 90 zones ont été identifiées dans nos deux iris.
L’identification de ces zones de correspondance est le résultat plus de 100 ans de recueil de données empiriques concernant l’état de santé d’une personne, ses faiblesses organiques, ses pathologies et les signes que l’on pouvait retrouver sur son iris (densité de la fibre irienne, relief, marques, dépôts, …).
L’iris droit représente la moitié droite du corps, et l’iris gauche la moitié gauche.
Selon la cartographie de l’iris, l’œil représente une véritable carte géographique du corps. Chaque organe correspond à une zone définie. La localisation d’un signe particulier dans une zone spécifique indique quel organe pourrait être affecté.
Il existe de très nombreuses cartographies (Angerer, Schnabel ou Deck en Allemagne / Lindhar ou Jensen aux Etats-Unis / Vanier, Verdier, Roux, Jausas, de Bardo en France). Si elles diffèrent dans les détails, 90% des auteurs aujourd’hui s’accordent sur les zones de projection des principaux systèmes et organes du corps.
En partant de la pupille, pour aller vers le bord extérieur de l’iris, on a ainsi identifié plusieurs zones concentriques représentant les différents systèmes du corps humain :
- La zone estomac
- La zone intestinale
- Le système nerveux sympathique
- La zone glandulaire et énergétique
- La zone organique
- La zone circulatoire (lymphe et sang)
- Enfin la peau, zone la plus extérieure de l’iris
Ensuite, au sein de ces zones, correspond un emplacement relativement précis de chaque organe du corps.
Les faiblesses constitutionnelles
Un iridologue français, André Roux, a dressé trois principales constitutions en se basant notamment sur la couleur des yeux. Chacune de ces 3 constitutions aurait une probabilité de développer un certain type de pathologie :
- L’iris bleu ou constitution “Lymphatique fibrillaire” : cet iris a une coloration de base bleue clair qui peut varier vers les tons verts ou gris. Il témoignerait d’un terrain constitutionnel généralement en acidose, d’un système immunitaire fragile avec une prédisposition aux pathologies respiratoires à court terme (rhino-pharyngite…) ; aux allergies à moyen terme puis aux pathologies arthritiques et rhumatismales à long terme.
- L’iris brun ou constitution “Hématogène” : cet iris a une coloration marron liée à la richesse du pigment. Il témoignerait d’une prédisposition aux pathologies cardio-vasculaires, à l’hypertension, aux troubles du métabolisme (cholestérol, diabète, obésité), à l’hypertrophie du foie, aux troubles digestifs ou encore à l’adiposité.
- L’iris mixte ou constitution “Mixte biliaire” : c’est un iris noisette, de coloration vert-brun ou brun-jaune laissant apparaître des couches iriennes profondes en bleu. Cette constitution témoignerait d’une faiblesse du foie et du tractus biliaire, d’un potentiel digestif faible et d’une perturbation du métabolisme des glucides.
Une séance chez l'iridologue
Iridologue, une profession encadrée ?
La formation en iridologie est très peu encadrée, particulièrement en Amérique du Nord. D’après certaines estimations (2), on y compterait au-delà de 10 000 praticiens, mais moins de 2 % d’entre eux auraient suivi une formation dans une institution reconnue. Les autres peuvent avoir suivi un simple cours à distance, sous la forme de vidéos, DVD, cédéroms, ou un week-end d’ateliers. N’hésitez pas à demander quelle est la formation de votre praticien et à exiger des références. En Europe, l’iridologie est mieux structurée. Elle est enseignée dans le cadre de disciplines plus générales, comme la naturopathie, et 1 iridologue sur 5 appartiendrait à la communauté médicale classique.
Déroulé d'une séance
L’examen iridologique lui-même est simple et sans danger. L’iridologue scrute l’iris de chaque œil à l’aide d’appareil spécialisé, composé de système optique et de source lumineuse. Il peut également prendre des photographies qui seront ensuite agrandies, parfois traitées informatiquement, et interprétées. Certains iridologues terminent leur examen en s’intéressant à la partie blanche de l’œil, une technique appelée sclérologie qui rendrait compte de l’évolution de l’état de santé.
Après le bilan morphologique général, le bilan iridologique dure une dizaine de minutes. Les signes perçus dans les iris sont commentés en direct à la personne et servent de base au naturopathe pour questionner l’individu et trouver l’origine des dysfonctionnements ou faiblesses. En fonction des informations recueillies et observées, le naturopathe conseille ensuite un programme d’hygiène de vie individualisé destiné à corriger les erreurs de mode de vie et renforcer le terrain et ainsi l’état de santé global de l’individu.
Est-ce que ça marche ?
- Aucune étude scientifique n’a pu prouver à ce jour que l’iridologie permettait de réaliser un diagnostic de pathologie.
- ll n’existe ainsi jamais de certitude absolue lors de l’interprétation de signes observés dans l’iris. Nous ne savons pas comment le corps inscrit ces informations dans l’iris.
- Tous les signes qui s’inscrivent dans l’iris ne savent pas être décodés.
- Un même signe peut être interprété de façon différente chez 2 personnes distinctes.
- La notion du temps : une marque dans l’iris peut correspondre à une souffrance passée, mais elle peut également ne pas encore s’être manifestée sous la forme de symptômes ou de pathologie (aptitude projectionnelle de l’individu).
- L’analyse iridologique doit être replacée dans le contexte global de l’individu et intervenir en complément d’une analyse morphologique et d’une anamnèse.
- Les zones définies dans l’iris sont difficiles à délimiter de façon précise et sont sujettes à discussion entre les auteurs eux-mêmes.
Contre-indications de l'iridologie
Il n’existe aucune contre-indication à la réalisation d’un bilan iridologique.
Petite histoire de l'iridologie
Le lien entre les yeux et les maladies a toujours été retrouvé dans les écrits anciens. Des textes d’Hippocrate 2400 ans avant JC à l’ancien testament qui annonçaient «on ne peut offrir des sacrifices à l’éternel si on est malade ou si l’on a des tâches dans l’œil», on constate donc que les yeux ont été observés de tout temps.
Les premières références à l’iridologie apparaissent dans « Chiromatica Medica », ouvrage de Philippus Meyens, publié à Dresde, en Allemagne, en 1670.
On reconnaît cependant la paternité de l’iridologie moderne à Ignatz Von Peczely, un médecin hongrois qui a vécu au XIXe siècle. Von Peczely a consigné ses observations cliniques et ses méthodes de diagnostic par la lecture de l’iris dans un livre intitulé « Découverte dans le domaine de la thérapeutique et du naturisme. Introduction à l’étude du diagnostic par les yeux ». Il a écrit « l’œil n’est pas seulement le miroir de l’âme, mais aussi celui du corps ». C’est lui qui établit les concepts de base de l’iridologie ainsi que la première cartographie générale de l’iris qui donne des zones de correspondances entre l’œil et les différents organes du corps humain. Celle-ci s’est inspirée du modèle astrologique (12 zones iridiennes représentatives de différentes parties du corps).
La première cartographie vraiment détaillée de l’iris apparaît au cours des années 1950, sous l’impulsion d’un chiropraticien et naturopathe américain, Bernard Jensen. Il est reconnu encore aujourd’hui comme un des maîtres à penser de la discipline. Pour Jensen, l’enseignement et la pratique de l’iridologie n’a de sens que dans le contexte de la philosophie et du concept naturopathique. L’iridologie n’est pas une thérapeutique, mais une discipline d’investigation des causes de la physio-pathologie.
L'avis du spécialiste
L’iridologie est un formidable outil dont dispose le naturopathe afin d’évaluer l’état de santé et de vitalité d’un individu, ses forces et faiblesses organiques, et ses prédispositions pour une pathologie. L’iridologie permet d’évaluer et ainsi de renforcer le terrain d’une personne afin de lui éviter de développer cette pathologie, elle permet alors une vraie prévention primaire. Si son efficacité n’a pas pu être démontrée de manière scientifique, les résultats empiriques de dizaines d’années d’utilisation témoignent de la pertinence de cette technique dans l’analyse des causes et du sens de la maladie dans 80% des cas. Cette technique requiert beaucoup de pratique, de prudence et d’humilité de la part du thérapeute. Elle doit toujours être utilisée dans l’optique de questionner l’individu et les informations sont à replacer dans un contexte global.