Au-delà des Voyances
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Origine, et histoire des mois ...

MessageSujet: Origine, et histoire des mois ... Origine, et histoire des mois ... EmptyMer 25 Nov - 15:55


Ombeline

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Les Romains commençaient l’année au premier mars ; c’est d’après eux que les mois de septembre, octobre, novembre et décembre conservent encore aujourd’hui leur dénomination dans le calendrier romain.

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Sous la monarchie française, l’année catholique commença à Noël et à Pâques. L’année, commençant à Pâques, était tantôt de onze mois et tantôt de treize, suivant le détour de la lune, ce qui devait gêner le commerce. En 1564, un édit de Charles IX fit invariablement commencer l’année au premier janvier 1565. Cet édit fut suivi en France jusqu’en 1792, où la république succéda à la monarchie, et changea entièrement l’ordre et le nom du calendrier. L’année commença au 22 septembre. Les noms des mois anciens furent remplacés par des noms analogues aux fleurs, aux prés, aux saisons, etc.

Tous les mois de cet annuaire étaient de trente jours ; plus, cinq jours complémentaires pour les années ordinaires, et six pour les années bissextiles. Les saints de l’ancien calendrier étaient remplacés par les noms des légumes et des arbres, ou par ceux des grands hommes de chaque siècle, en attendant que la France eût compté ses mois et ses jours par ses héros, ou par ses personnages célèbres dans sa révolution, et dans celle des autres peuples.

En 1806, deux ans après l’élection de Bonaparte comme Empereur, le calendrier républicain est réformé, et la France adopte deux annuaires, celui de l’empire, qui répond au 2 décembre, premier de l’empire ; et l’ancien, nommé calendrier grégorien, qui commence au premier janvier. Ce retour à l’ancien ordre des choses a ramené les anciens usages des visites, des compliments, et surtout des étrennes, dont l’origine date de loin.

Histoire du mois de janvier

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Romulus composa l’année de dix mois ; Numa Pompilus y ajouta ceux de janvier et février. Les calendes de janvier étaient particulièrement consacrées au dieu Janus, dont les deux visages regardaient l’année qui venait de finir et celle où l’on entrait. On offrait à ce dieu, dans le cours de la première journée, le gâteau nommé janual, des dattes, des figues et du miel ; les artistes et les artisans ébauchaient la matière de leurs ouvrages, persuadés que le travail de ce jour leur assurait une année favorable. On se visitait, on s’adressait des vœux, on se gardait de laisser échapper un propos de mauvais augure, on s’envoyait des présents ; le soir on se régalait en l’honneur de Janus.

On pense que l’usage des souhaits d’étrennes vient des Romains. Tatius, roi des Sabins, et qui régnait dans Rome conjointement avec Romulus, considéra, dit-on, comme un bon augure le présent qu’on lui fit le premier jour de l’an de quelques branches coupées dans un bois consacré à Strenia ; il autorisa la coutume des présents faits à cette époque, et leur donna le nom de Streniae.

Avant la Révolution de 1789, et dans plusieurs provinces de France, les usages suivis le premier jour de l’an conservaient les traces de la fête du Gui que célébraient les anciens Druides. Les enfants du Vendomois couraient les rues dans ce jour solennel, et demandaient à ceux qu’ils rencontraient le Gui-l’an-neu. Dans la dernière nuit de l’année, le peuple du Maine parcourait également les rues en chantant des chansons dont le refrain était toujours : Donnez-nous le Gui-l’an-neu.

La Fête des Rois ou Epiphanie : ce dernier nom signifie apparition. C’est en effet le jour où le Christ commença de se faire connaître aux gentils, et où les quatre rois appelés Mages dans l’Ecriture vinrent l’adorer.

L’analogie qui existe entre les habitudes de cette fête et celle des Saturnales a fait penser que l’une était la continuation de l’autre. Les Saturnales se célébraient du 15 au 21 décembre.

Dans la Beauce, un souper splendide a lieu la veille des rois ; le président du repas est toujours la personne la plus respectée parmi les convives. Avant d’entamer le gâteau, on fait mettre sur la table un enfant ; c’est le plus jeune garçon de la famille. Quand la part est coupée, le président dit : Fébé (la fève). L’enfant qui s’est levé répond : Domine ; le président reprend : Pour qui ? L’enfant répond : Pour le bon Dieu. Cette part est mise en réserve, et on la donne au pauvre qui vient la demander. Voici quelques fragments des chansons naïves du pauvre qui attend et regarde à travers les fentes de la porte :

Honneur à la compagnie
De cette maison.
A l’entrée de votre table,
Nous vous saluons.
Nous sommes venus d’un pays étrange
Dedans ces lieux ;
C’est pour vous faire la demande
De la part à Dieu.


Il s’interrompt pour crier : La part à Dieu, s’il vous plaît ; et il termine le premier chant. Nous donnons encore ici le premier couplet du second chant :

Les Rois ! les Rois ! Dieu vous conserve,
A l’entrée de votre souper.
S’il y a quelque part de galette,
Je vous prie de nous la donner.
Puis nous accorderons nos voix,
Bergers, bergères ;
Puis nous accorderons nos voix
Sur nos hautbois.

Histoire du mois de février

Le second des deux mois ajoutés par le roi Numa au calendrier des Romains fut consacré à Neptune, parce que les pluies, à Rome, étaient très abondantes à cette époque de l’année. Il faut remarquer que, dans le calendrier républicain, février correspond à pluviôse, mois des pluies. On représente ce mois sous la figure « d’une femme vêtue de bleu, la tunique relevée par une ceinture, tenant en ses mains un canard, ayant près d’elle une urne qui verse de l’eau en abondance et à ses pieds un héron et un poisson. » Tous ces symboles indiquent le temps des pluies.


Origine, et histoire des mois ... Neptune


Neptune, fils de Saturne et de Rhéa, par conséquent frère de Jupiter, est le roi des mers. On le représente « debout sur un char en forme de conque et traîné par quatre chevaux marins. Il tient à la main un trident. » Les Grecs adoraient Neptune sous le nom de Poseidon. Neptune disputait à Apollon l’honneur de gouverner la ville de Corinthe. Les deux rivaux demandèrent au géant Briarée, fils d’Uranus, de décider entre eux. Neptune eut l’isthme de Corinthe ; le promontoire fut donné à Apollon.

Tous les trois ans, à Corinthe, on célébrait en l’honneur de Neptune les jeux Isthmiques. Des concours de musique et de poésie venaient s’ajouter aux luttes du corps ; le vainqueur recevait une couronne de branches de pin. Ce fut pendant la célébration d’une de ces fêtes, l’an 196 avant Jésus-Christ, que le consul Flaminius proclama, au milieu d’une immense assemblée, l’indépendance de la Grèce. A Rome, les fêtes données en l’honneur du dieu des mers, les Neptunales, étaient célébrées avec solennité le 23 juillet de chaque année. Des temples célèbres étaient consacrés à Neptune. On immolait à ce dieu un cheval et un bœuf et les devins lui offraient le fiel des victimes.

Le mois qui nous occupe ne porta pas le nom du dieu auquel il était consacré. Numa l’appela februarius, du mot latin februare, qui signifie purifier. A cette époque de l’année avaient lieu, en effet, des fêtes publiques expiatoires appelées Fébruales. Ces fêtes, qui commençaient le 1er février et qui duraient huit jours, avaient été instituées en l’honneur des morts. En signe de deuil, les magistrats ne portaient que la toge blanche des simples particuliers, au lieu la toge blanche ornée d’une bande de pourpre qu’ils revêtaient d’ordinaire et qu’on appelait la toge prétexte. Des sacrifices étaient faits aux dieux infernaux en l’honneur des morts qu’en voulait honorer. Pendant la durée des fêtes, il n’était permis à personne de se marier.

Le 15 février on célébrait les Lupercales, fondées, dit-on, par Romulus et Rémus en l’honneur de la louve (en latin lupa) qui les avait nourris. Des pontifes appelés luperques sacrifiaient aux dieux, durant ces fêtes, des chèvres et de jeunes chiens, et avec des lanières de la peau des chèvres ils fustigeaient les passants.

Les luperques, presque nus, frottés d’huile, se rendaient dans une grotte située au pied du mont Palatin et qui avait, dit-on, servi de tanière à la louve qui allaitait Romulus. C’est dans cette grotte, qu’on appelait luperccal, que les sacrifices avaient lieu ; le couteau teint du sang des victimes était essuyé avec un morceau de laine qui avait été trempé dans du lait.

Quelques auteurs pensent que les Lupercales avaient lieu en l’honneur du dieu Pan, dont le nom grec lycoeus est dérivé de lycos, lupus. Si cette explication est la bonne, on comprend mieux la nature des sacrifices que les luperques offraient aux dieux. Pan, fils de Jupiter et de la nymphe Callisto, n’a-t-il pas des jambes et des pieds de chèvre ? Et n’est-il pas, comme le chien, le gardien des troupeaux ? D’ailleurs les luperques étaient les sacrificateurs ou, comme l’on disait, les flamines du dieu Pan. Ils formaient deux collèges : les Quintiens et les Flabiens.

On célébrait encore, le 23 février, les Terminales, c’est-à-dire les fêtes données en l’honneur du dieu Terme, protecteur des limites. On représentait le dieu Terme tantôt sous la forme d’un bloc de pierre brut, tantôt sous la forme d’un pilier à tête humaine. On raconte que lorsque Tarquin le Superbe voulut bâtir un temple à Jupiter, les ouvriers ne parvinrent pas à enlever les statues de Terme et de la Jeunesse qui étaient sur l’emplacement choisi. Les augures consultés annoncèrent que cela voulait dire que la jeunesse de Rome serait éternelle et que ses limites ne seraient jamais diminuées. Les Terminales se célébraient. dans les champs ; sur chaque borne, on élevait un autel et l’on offrait au dieu des gâteaux, des fruits, un agneau, une jeune truie.


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Signalons enfin parmi les fêtes romaines célébrées en février : les Quirinales, le 17, en l’honneur de Romulus, dont le surnom était Quirinus ; les Fornacales, le 18, en l’honneur de la déesse Fornax (four), qui présidait à la cuisson du pain ; le Régifuge, le 24, dont nous avons déjà parlé.

L’Église catholique célèbre tous les ans, le 2 février, la fête de la Purification de la Vierge. « Quarante jours après la naissance du Christ, la Vierge vint au temple présenter, pour sa purification, deux tourterelles et deux pigeons. » En ce jour, on faisait autrefois des processions avec des chandelles allumées, d’où le nom de Chandeleur donné à cette fête. Le pape Gélase, en 472, fit supprimer cette cérémonie ; néanmoins le nom de Chandeleur est encore conservé.

Février se distingue de tous les autres mois par une assez curieuse particularité : c’est le mois pendant lequel les jeunes filles parlent le moins, dit-on. Et les mauvaises langues ajoutent que c’est uniquement parce que février n’a que 28 jours. Le jour complémentaire qu’on ajoute tous les quatre ans à la fin du mois se plaçait autrefois entre le 23 et le 24 février.

Toutefois l’Église catholique a conservé l’intercalation romaine. Dans les années bissextiles, la Saint-Matthias, qui tombe d’ordinaire le 24 février, est célébrée le 25 ; les autres fêtes reculent d’un jour, de manière que les anniversaires du 28 se présentent le 29.

Lorsque le roi Numa eut introduit deux nouveaux mois, janvier et février dans le calendrier romain, février terminait l’année. Ce fut César qui donna à ce mois le second rang, et la raison paraît assez curieuse. Le nombre deux était considéré par les Romains comme un nombre néfaste, d’abord parce qu’il est pair, et que les nombres impairs seuls plaisent aux dieux : Numero deus impare gaudet ; et ensuite parce qu’il indique toutes sortes de présages funestes. On donna donc le second rang à février parce qu’il était consacré à Neptune en même temps qu’à Pluton, c’est-à-dire au dieu des enfers. C’est pour la même raison que les fêtes en l’honneur des mânes, les Fébruales, avaient lieu le deux du mois.

En février les jours augmentent d’une manière sensible, de 1h30 environ, à savoir : de 46 minutes le matin et de 44 minutes le soir. Les journées sont encore très froides. Au point de vue météorologique, février présente un phénomène très singulier. Tous les ans, vers le 13 février, on observe pendant quelques jours un refroidissement de la température ; ce phénomène météorologique, avant d’avoir été constaté par les savants, avait été remarqué des agriculteurs, qui donnaient à cette période le nom de saints de glace de février. On les retrouve au mois de mai.

Février, disent les agriculteurs, doit être froid et pluvieux pour que les récoltes soient excellentes.

Neige, eau, pluie, brouillard de février
Vaut du fumier. (Allier, Dordogne)

Si février laisse les fossés pleins,
Les greniers deviendront pleins. (Charente)
Vaut autant voir un loup en son troupeau
Que le mois de février beau.(Vaucluse)
Quand à Notre-Dame de Chandeleur soleil luit,
L’hiver encore quarante jours s’ensuit. (Ardèche, Gers, Tarn)
Les agriculteurs redoutent les orages durant ce mois, ainsi qu’on le voit dans les deux proverbes qui suivent :
Quand il tonne au mois de février,
Toute l’huile tient dans une cuillère. (Aveyron)

S’il tonne en février, point de vin.
(Nièvre, Deux-Sèvres)

En février peu de récoltes : chicorées, choux, épinards, radis… Si le temps est beau, on peut faire quelques semailles : féveroles, pavots, blés de mars. Dans la culture forestière, on sème l’érable et l’aune, quelquefois les glands et les faînes. C’est en février qu’il faut débarrasser les vergers des chenilles qui les dévastent, d’abord parce que l’on sauve ainsi ses récoltes et ensuite parce que la loi punit d’une amende tous ceux qui négligent l’échenillage dans leurs campagnes et dans leurs jardins. Vers la fin du- mois, on procède à la toilette des rosiers, on met en place les roses trémières, on peut enfin labourer les parties du jardin sur lesquelles on veut semer du gazon.

Histoire du mois de mars

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Le fondateur de Rome, Romulus, voulant donner à son peuple un calendrier nouveau, divisa l’année en dix mois de trente jours, et consacra le premier de ces mois au dieu Mars, dont les Romains le prétendaient issu. Cette année de dix mois n’était ni solaire, ni lunaire ; on la connaît dans l’histoire sous le nom d’année martiale. C’est Numa Pompilius qui vers 700 av. J.-C. changea cet ordre de choses, en ajoutant au calendrier les mois de janvier et février, et en fixant le commencement de l’année au 1er janvier. En France, on commençait d’ailleurs l’année à Pâques, ou plutôt au samedi saint, après la bénédiction du cierge pascal, et ce jusqu’à la promulgation de l’édit de Charles IX en 1567.

Mars incarne la force brutale. Tous les peuples de l’Antiquité l’adoraient. Dieu de la guerre, fils de Jupiter et de Junon, il avait, sous le nom d’Arès, des autels dans toute la Grèce. On raconte que Mars, cité devant les dieux par Neptune dont il avait tué le fils, fut acquitté par ses juges, réunis sur une colline près d’Athènes. En souvenir de ce fait mémorable, les Grecs donnèrent à leur tribunal, installé au lieu même où Mars fut jugé, le nom d’Aréopage signifiant colline de Mars.

Ce même nom de Mars fut donné plus tard à l’un des jours de la semaine, le mardi ; à l’une des planètes que connaissaient les Anciens, et enfin au métal, le fer, qui servait à fabriquer les armes de guerre. Le mois de mars était symbolisé par un homme vêtu d’une peau de louve, en souvenir de la nourrice de Romulus. Le dieu Mars était représenté sous la figure d’un guerrier terrible. Le coq, symbole de vigilance, lui était consacré. On sacrifiait sur ses autels des loups et quelquefois des victimes humaines. Le poète Ausone place auprès de lui un bouc pétulant, une hirondelle qui gazouille, un vase plein de lait, qui, avec l’herbe verdoyante, annoncent le retour du printemps. Dans les combats, il était accompagné de ses fils Phoibos et Déimos (la Crainte et l’Effroi) qui attelaient et conduisaient son char, ainsi que d’Eris (la Discorde), sa compagne et sa sœur, qui se tenait à ses côtés.

Mars, dieu de la guerre, est parfois confondu avec la déesse Bellone qui avait à Rome même un temple célèbre. C’est dans ce temps qu’étaient reçus les généraux vainqueurs, qu’on donnait audience aux ambassadeurs. A la porte du temple était une colonne contre laquelle le héraut, c’est-à-dire l’officier public chargé de déclarer la guerre, lançait une pique pour annoncer que la guerre venait d’être décidée. Les prêtres de Bellone, les bellonaires, célébraient les fêtes de la déesse en se perçant la poitrine avec leurs épées et en lui offrant le sang qui sortait de leurs blessures. Ces fêtes avaient lieu le 24 mars, et ce jour-là portait dans le calendrier le nom de jour de Sang.


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On raconte qu’à Rome, sous le règne de Numa (en l’an 44 de la fondation de la ville), une pierre en forme bouclier tomba du ciel. Les augures furent consultés. Rien de plus bizarre assurément que ces prêtres nommés Augures (du latin ex avium garritu signifiant du chant des oiseaux), qui tiraient des prophéties du chant des oiseaux ou de la manière dont se nourrissaient les poulets sacrés. Un bâton recourbé était le signe de leur dignité. Ils formaient une classe spéciale parmi les prêtres chargés des présages ; à côté d’eux se trouvaient les aruspices (du latin ara inspicio signifiant j’observe les autels), plus particulièrement chargés d’inspecter le mouvement des victimes, d’examiner leurs entrailles… Les esprits sérieux se moquaient de ces devins ; on disait que deux augures ne pouvaient se regarder sans rire, et cependant ils jouissaient du plus grand crédit. Cicéron lui-même appartenait au collège des augures.

Lorsque ce bouclier tomba du ciel, les augures déclarèrent que le destin de la ville naissante était lié à la conservation du bouclier céleste. Numa fit exécuter par un ouvrier habile onze boucliers absolument semblables, afin de déjouer les mauvais desseins de ceux qui tenteraient de s’en emparer. On donna à ces boucliers le nom d’Anciles, d’un mot grec signifiant courbe, parce qu’ils étaient échancrés latéralement de façon à être plus larges vers leurs extrémités qu’à leur partie moyenne.

Ces anciles étaient déposés dans le temple de Mars, sous la garde de douze prêtres appelés saliens (de salire signifiant sauter, ou sallare signifiant danser), parce que chaque année, le 1er mars, ils parcouraient la ville portant au bras les boucliers sacrés et exécutant, au son des instruments de musique, des danses et des chants solennels. Pendant les trois jours que durait cette fête, on ne pouvait ni se marier, ni entreprendre quelque chose d’important. On raconte que Veterius Mamurius, l’ouvrier qui fabriqua les anciles, refusa tout salaire, en demandant seulement que son nom fut mentionné dans les hymnes que chantaient les prêtres de Mars. Nous savons aujourd’hui que cette pierre était un météorite, un aérolithe, au même titre que la pierre noire tombée en Grèce et qu’on adorait sous le nom de Cybèle.

Le mois de mars renferme souvent deux fêtes religieuses. La première, l’Annonciation, fut instituée en mémoire de la nouvelle que l’ange Gabriel vint donner à Marie, qu’elle concevrait le fils de Dieu. Le peuple l’appelle Notre-Dame de mars, à cause de l’époque où elle est solennisée. Son institution, sans être précisément connue, est fort ancienne ; il existe sur cette fête deux sermons de saint Augustin, qui mourut en 430. Ce jour de l’Annonciation était autrefois lié à une singulière légende. Comme cette fête arrive presque toujours en plein carême, où le jeûne est prescrit et que, selon les saints usages, on ne le peut rompre qu’après les vêpres, on chante les vêpres, ce jour-là, immédiatement à la suite de la messe. Mais si l’on interrogeait nos ancêtres sur la raison de cette coutume, ils répondaient que tout enfant qui naîtrait entre la messe et les vêpres, le jour de l’Annonciation, appartiendrait droit au démon, ce qui a obligé l’Église a supprimé l’intervalle…

La seconde, le dimanche des Rameaux, commence la semaine sainte. Elle reçut son nom de l’usage établi dans les premiers siècles, de porter ce jour-là en procession, et pendant l’office, des palmes ou des rameaux d’arbres en mémoire de l’entrée triomphante du Christ à Jérusalem, huit jours avant la Pâques. Les peuples, disent les évangélistes, avertis de l’arrivée de Jésus, allèrent au-devant de lui, étendirent leurs vêtements sous ses pas, et couvrirent le chemin de branches de palmier. Ils l’accompagnèrent jusqu’au temple en poussant des cris de joie. Par suite de cette cérémonie, le dimanche des Rameaux est appelé dans plusieurs provinces Pâques fleuries.


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La bénédiction des rameaux, en usage aujourd’hui, l’était déjà dans les Gaules au VIIe siècle. On appelle encore ce dimanche Capitilavium, parce que c’était le jour où on lavait la tête des catéchumènes qui venaient tous ensemble demander à l’évêque la grâce du baptême, qu’on leur administrait le dimanche suivant.

Un brasseur du faubourg Saint-Marceau, à Paris, ne faisant que de la bière de mars (ainsi nommée parce qu’elle se fabrique avec un froment qui se sème en ce mois), avait pris pour enseigne le dieu Mars. En 1793, on lui objecta que Mars était un ci-devant, et qu’un bon patriote ne devait rien conserver de l’Ancien Régime. Il ne pouvait prendre le dieu Ventôse, qui occupait les 21 premiers jours du ci-devant Mars, et qui eût inspiré, sur les effets de sa bière, un affreux calembour. Mais Germinal entrait en fonction le 22 ; c’était assez. Il fit repeindre son enseigne, où l’on put lire le lendemain : Au dieu Germinal, brasserie de Justin Carmus.

Histoire du mois d'avril

Les Romains donnaient au mois qui succède à Mars le nom d’aprilis, du mot latin aperire, qui veut dire ouvrir, soit « parce que, dans ce mois, les bourgeons commencent à s’ouvrir », soit « parce que la terre semble ouvrir son sein en se couvrant d’une végétation nouvelle ». Du mot latin aprilis nous avons fait avril.


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Le poète Ausone représente le mois d’avril sous les traits d’un jeune homme couronné de myrte et qui semble danser au son des instruments. « Près de lui est une cassolette d’où l’encens s’exhale en fumée et le flambeau qui brûle dans sa main répand des odeurs aromatiques. » Le mois d’avril était consacré à la déesse Cybèle, la mère des dieux, comme l’appelaient les Grecs. C’était à Pessinonte, en Phrygie, que se trouvait le principal temple consacré à Cybèle ; on l’y adorait sous la forme d’une pierre noire, qui était, disait-on, tombée du ciel. Pendant la seconde des guerres que les Romains firent aux Carthaginois, un événement qui parut extraordinaire, une pluie de pierres, terrifia les esprits.

On consulta les livres sibyllins et l’on trouva une prédiction portant que l’ennemi serait vaincu si l’on apportait à Rome la mère des dieux de Pessinonte. La pierre noire qui représentait Cybèle fut apportée en grande pompe à Rome, et des jeux annuels, les jeux Mégalésiens, furent institués en l’honneur de la déesse pour perpétuer le souvenir de son entrée dans la capitale de l’Italie. Ces jeux commençaient le 4 avril et duraient sept jours ; ils consistaient en représentations dramatiques exécutées sur le mont Palatin devant le temple même de Cybèle. Phidias représente la déesse assise sur un trône entre deux lions, ayant sur la tête une couronne murale de laquelle descend un voile. Quelquefois Cybèle est représentée tenant une clef et paraissant écarter son voile, allégorie qui rappelle l’étymologie d’avril.

Chaque année, le 1er avril, les Grecs se rassemblaient autour du temple de Thésée pour exécuter des danses nationales. Thésée, dont les exploits sont restés légendaires, tua, comme l’on sait, le Minotaure, ce monstre à tête de taureau qui dévorait chaque année six jeunes garçons et six jeunes filles d’Athènes : c’était le tribut imposé par le roi de Crète, Minos, à la suite de l’assassinat de son fils Androgée par les Athéniens. Ariane, fille de Minos, sur les conseils de Dédale, donna à Thésée un fil qui devait le conduire dans la demeure, presque introuvable (le labyrinthe), habitée par le monstre. Thésée fut ingrat envers Ariane, qu’il abandonna dans l’île de Naxos.

Donc, le 1er avril, des jeux et des chants célébraient la victoire de Thésée. Parmi ces chants, quelques chœurs sont remarquables. L’un est considéré comme une reproduction de la danse que Dédale inventa pour Ariane. Le coryphée tient et guide ses compagnons, tantôt au moyen d’un fil, tantôt avec un mouchoir. Ce fil serait celui du labyrinthe ; ce mouchoir, serait destiné à essuyer les larmes d’Ariane. La personne qui tient le mouchoir dit ces paroles : « Navire qui es parti et qui m’enlèves mon bien-aimé, mes yeux, ma lumière, reviens pour me le rendre ou pour m’emmener aussi. » Quand Ariane a chanté, le chœur lui répond sur le même air : « Maître du navire, monseigneur, et vous, rocher, âme de ma vie, revenez pour me la rendre, ou pour m’emmener aussi. »

« C’est aux alternatives de réveil et de sommeil de la végétation, dit Maury, que se rapportent les deux genres de fêtes, les unes gaies, les autres tristes, que l’on célébrait en l’honneur de l’héroïne crétoise (Ariane) et qui firent croire aux mythologues des temps passés à l’existence de deux Arianes. »

Pour nous, le 1er avril, à défaut du culte de Thésée, nous pratiquons la coutume du poisson d’avril. Nous nous égayons aux dépens de nos amis en leur annonçant des nouvelles absolument inexactes et en leur imposant des démarches absolument inutiles. S’ils se fâchent, il nous suffira d’un mot pour calmer leur colère : « Poisson d’avril ! » Quelle est l’origine de cette plaisanterie vraiment absurde ? On raconte que le roi Louis XIII faisait garder à vue, dans le château de Nancy, un prince de Lorraine. « Le prisonnier trouva moyen de se sauver, le 1er avril, en traversant la Meuse à la nage, ce qui fit dire aux Lorrains que c’était un poisson qu’on avait donné à garder aux Français. »


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Mais voici d’autres origines : Poisson d’avril, dit-on, dérive par corruption de Passion d’avril. Le vendredi saint tombe souvent dans ce mois et la manière dérisoire dont le Christ fut renvoyé d’Anne à Caïphe, de Caïphe à Pilate, de Pilate à Mérode, d’Hérode à Pilate, semble une mystification pareille à celle que nous appelons poisson d’avril. Une autre version est la suivante : Le mois d’avril est le mois où le maquereau est le plus abondant. La pêche commence dans les premiers jours ; or, il est d’usage dans certaines localités maritimes, lorsque les pêcheurs reviennent après une maigre pêche, qu’on leur envoie en manière de plaisanterie des poissons en bois et en carton. On nargue ainsi ceux qui s’étaient vantés de revenir avec des cargaisons beaucoup plus considérables que leurs voisins. Souvent les pêcheurs, pour ne pas avouer leur pêche infructueuse, prétendaient que leurs bateaux avaient coulé au retour. On les accueillait alors en criant : « Ah ! ah ! c’est du poisson d’avril. »

Enfin, une dernière étymologie, qui, à vrai dire, nous paraît la meilleure, bien qu’elle ne nous apprenne pas l’origine des mystifications du 1er avril : En avril, le soleil vient d’entrer dans la constellation zodiacale qu’on appelle les Poissons. Disons à ce propos que la constellation des Poissons était, en Égypte, consacrée à la déesse Nephtis, puissance malfaisante qui symbolise la stérilité de la terre. Elle était la femme de Typhon, dieu du mal, des ténèbres, de la stérilité. Détail assez curieux : dans les temples consacrés à Typhon, on immolait à ce dieu des hommes roux !

Parmi les fêtes romaines qu’on célébrait en avril, signalons : le 4, les jeux Mégalésiens ; le 7, les fêtes de la naissance d’Apollon et de Diane ; le 15, les Fordicales, des deux mots forda, vache pleine, et coedo, je tue, en l’honneur du dieu Tellus, (la Terre) ; chaque écurie immolait une vache pleine. Le 21 avril, jour anniversaire de la fondation de Rome, on célébrait les Parilies, fête instituée par l’empereur Adrien et pendant laquelle on ne faisait aucun sacrifice sanglant. Le même jour avaient lieu les fêtes Paliliennes, en l’honneur de la déesse Palès, divinité tutélaire des bergers et des troupeaux. Le 25, on célèbre les Robigales, en l’honneur de la déesse qui préserve les blés de la rouille. Le 30, ont lieu les Larentales, en l’honneur d’Acca-Larentia, nourrice de Romulus et de Rémus, et qu’on avait surnommée la Louve ; ce qui a fait croire que Romulus avait été allaité par la femelle d’un loup. Quant aux Céréalies, elles étaient célébrées en avril et en août.

Du commencement à la fin d’avril, les jours augmentent de 1h40, à savoir : de 57 minutes le matin et de 43 minutes le soir. En avril, la température moyenne continue à s’élever ; elle atteint 10°, et cependant nous devons nous attendre encore à des séries de mauvais jours : les pluies, le froid, la neige même parfois, ne nous ont point irrévocablement quittés, et les gelées peuvent compromettre le succès des récoltes qui seraient trop hâtives. Vous connaissez le dicton : « Il n’est si gentil mois d’avril qui n’ait son chapeau de grésil. » Il y a d’ailleurs, dans ce mois, une échéance qui terrifie un grand nombre de nos paysans et qui suscite chez eux les croyances les plus superstitieuses : nous voulons parler de la lune rousse.

Écoutons ce qu’en disent les agriculteurs :
Lune rousse
Vide bourse.

et encore :
Récolte point n’est arrivée
Que la lune rousse ne soit passée.


Le roi Louis XVIII, recevant un jour une députation d’astronomes, leur dit : « Je suis charmé, messieurs, de vous voir réunis autour de moi, car vous m’expliquerez nettement ce que c’est que la lune rousse et quel est son mode d’action sur les récoltes. » Arago, qui rapporte cet incident, ajoute que le grand astronome Laplace, à qui s’adressaient plus particulièrement ces paroles, resta comme atterré ; lui qui avait tant écrit sur la lune n’avait en effet jamais songé à la lune rousse. Laplace consultait tous ses voisins du regard, mais ne voyant personne disposé à prendre la parole : « Sire, dit-il, la lune rousse n’occupe aucune place dans les théories astronomiques ; nous ne sommes donc pas en mesure de satisfaire la curiosité de Votre Majesté. » Le soir, le roi s’égaya beaucoup de l’embarras dans lequel il avait mis ses astronomes.

Les agriculteurs appellent lune rousse la lune qui, commençant en avril, devient pleine soit à la fin d’avril, soit au commencement de mai. Ils assurent avoir observé que la nuit, quand le ciel est serein, les feuilles, les bourgeons, exposés à la lumière de la lune, roussissent, c’est-à-dire gèlent lors même que la température de l’air se maintient à quelques degrés au-dessus de zéro. Ils ajoutent que si le ciel est couvert, les rayons de la lune n’arrivant pas jusqu’aux plantes, la gelée n’a pas lieu.

Est-il vrai, tout d’abord, que ces effets de gelée se produisent en avril et en mai ? Oui, bien certainement ; les récoltes, trop souvent compromises par ces gelées tardives, n’attestent que trop vivement la réalité de l’observation. Est-il vrai que les gelées se produisent quand le ciel est serein, quand la lune brille, et qu’elles n’ont pas lieu quand le ciel est couvert ? Oui encore. En voici l’explication : les objets terrestres, échauffés pendant le jour par les rayons du soleil, perdent de leur chaleur pendant la nuit en renvoyant dans l’espace la chaleur qu’ils ont reçue ; le refroidissement peut être tel, que ces objets soient gelés alors même que la température de l’air est au-dessus de zéro. Cette perte de chaleur de la terre est favorisée par un ciel pur ; aussi dans les nuits d’avril et de mai, quand la température de l’air ne dépasse pas 4 à 5 degrés et que le ciel est serein, les plantes gèlent.


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Il est bien vrai, par conséquent, que durant ces nuits, si la lune brille, la gelée se produit ; mais la lune ne brille que parce que le ciel est pur et c’est la pureté du ciel qui détermine la congélation des plantes. « Dans ces gelées, disait spirituellement Babinet, notre lune n’est pas complice, mais simplement témoin du délit et du dégât ». Et cela est si vrai que, dans les mêmes conditions de sérénité du ciel, s’il n’y a pas de lune, la gelée se produit de la même façon.

Babinet raconte qu’à l’occasion de la lune rousse, il avait souvent reçu des lettres de correspondants agriculteurs lui demandant « de s’entendre avec ses confrères pour mettre cette fatale lune rousse en d’autres mois qu’avril et mai » Ceci rappelle une pétition adressée au pape Sixte-Quint par les habitants de son pays natal : « O Très Saint Père, accordez-nous de faire deux récoltes par an ! – Volontiers ! mes enfants, répondit Sixte Quint, et de plus j’y joins une seconde faveur, c’est que vos années auront désormais vingt-quatre mois ! »

Rappelons enfin que le mois républicain de germinal, qui commence le 21 mars, se termine au 20 avril et qu’à cette date nous entrons dans le mois de floréal, c’est-à-dire dans le mois des fleurs. En avril, l’agriculteur souhaite la pluie pendant la première partie du mois, une chaleur trop hâtive étant considérée comme nuisible. Cependant si la pluie cesse vers la fin d’avril, et surtout s’il n’y a pas de gelées, l’année promet une bonne récolte.

Pluie d’avril
Remplit grange et fenil.(Vienne)

Quand il pleut à la Saint-George,
Il n’y a ni prune ni orge.(Aube)
Mars hâleux,
Avril pluvieux Font mai joyeux.(Somme, Vaucluse)

Quand il tonne en avril,
Vendangeurs, préparez vos barils.(Drôme, Meuse, Vosges)
La Saint-Georges, qui ne doit plus avoir d’eau, tombe le 23 avril.

Histoire du mois de mai

L’origine du mot mai n’est pas bien nettement établie. Quelques auteurs soutiennent que chez les Romains ce mois était consacré à la déesse Maïa, fille d’Atlas et mère de Mercure. D’autres savants pensent que ce même mois était consacré aux anciens, aux sénateurs, et que le mot mai dérive du terme latin majores, qui veut dire hommes âgés ; cette dernière explication se trouverait justifiée par le nom du mois suivant, juin, qui paraît avoir été consacré aux jeunes gens, en latin juniores. Ce mois était représenté « sous la figure d’un homme entre deux âges, vêtu d’une robe large, à grandes manches et tenant une corbeille de fleurs. Un paon était à ses pieds ».


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Le mois de mai était célébré chez les païens par des cérémonies dont on retrouve des vestiges au Moyen Age. « Le 1er mai, dit l’historien Chéruel, était dans beaucoup de contrées un jour férié. Les paysans étaient dans l’usage de planter un arbre qu’on appelait le mai. Beaucoup de redevances se payaient à cette époque et on les appelait, dans la basse latinité, maiagium. Le 1er mai, le maître des forêts recevait sur la table du roi, au bord de la forêt de Fontainebleau, les redevances, qui consistaient en gâteaux, jambons, vins, etc. »

La coutume de planter un mai dans les villes subsistait encore au XVIIe siècle. La corporation des orfèvres de Paris était dans l’usage de faire un présent, tous les ans, à l’église de Notre-Dame, le premier jour de mai. Ce présent, qui fut d’abord un arbre, puis une oeuvre d’architecture, fut converti au XVIIe siècle en un tableau, qu’on appela le tableau de mai. Ce tableau, dont le sujet était tiré des Actes des Apôtres, restait exposé devant le portail de l’église les premiers jours du mois et, pendant le reste de mai, il était suspendu dans la chapelle de la Vierge.

C’est en mai que se tenaient sous les Carlovingiens les assemblées politiques. Les Francs avaient coutume de réunir tous les ans en mars leurs guerriers, dans un lieu consacré qu’on appelait Champ de Mars. A l’imitation des Germains, auxquels ils avaient emprunté ces principes d’indépendance politique, les guerriers francs délibéraient sous la présidence de leur chef. La liberté était complète. Si les paroles du chef leur plaisaient, ils y applaudissaient en frappant leurs boucliers de leurs framées ; sinon, ils étouffaient sa voix par leurs murmures.

Sous Charlemagne, la date de l’assemblée fut reculée jusqu’en mai : les évêques qui, sous Clovis avaient été admis à ces assemblées, prirent bientôt avec les comtes et les seigneurs un rôle prépondérant, et l’élément guerrier s’effaça peu à peu. Ces assemblées générales disparurent après la ruine de l’empire carolingien ; les champs de mai furent remplacés par les états généraux, dont la première convocation eut lieu en 1302, sous Philippe le Bel, et dont la dernière eut lieu en 1789, à la veille de la Révolution.

Le mois de mai correspond à floréal dans le calendrier républicain ; c’est le mois des fleurs. Les Romains célébraient chaque année, à la fin d’avril et au commencement de mai, la fête de Flore. La déesse des fleurs, adorée en Grèce sous le nom de Chloris, avait des autels à Rome. Tous les ans avaient lieu les Florales, fêtes qui se célébraient durant cinq nuits et qui consistaient en chasses et en représentations mimiques et dramatiques. Les chasses avaient lieu dans un cirque spécial, appelé cirque de Flore, situé hors de la ville, dans une petite vallée formée par le mont Viminal et la colline des Jardins.

Flore, dit-on, fut l’épouse de Zéphire, ce qui veut évidemment dire que le vent caresse les fleurs ; on croit que le culte de Flore fut introduit à Rome par le roi sabin Tatius. Pendant quelques années les Florales furent suspendues, mais, en l’an 581 de Rome, les bourgeons ayant beaucoup souffert de l’intempérie de la saison, l’édile Servilius, sur l’ordre du sénat, rétablit la fête.

Flore est représentée sous la figure d’une jeune nymphe couronnée de fleurs et les mains chargées de fleurs. Son mari, Zéphire, fils de l’Aurore, est représenté sous la figure d’un jeune homme ayant des ailes de papillon et une couronne de fleurs. « Il souffle sur la terre avec tant de douceur, et cependant avec tant de puissance, que son souffle rend la vie aux plantes, colore les fleurs et les fruits. » Son nom vient de deux mots grecs zoé, fero, qui veulent dire : je porte la vie.

En France, en 1323, le roi Charles le Bel sanctionna la fondation, à Toulouse, de la célèbre Académie des jeux Floraux, qui s’appelait alors Collège du gaisçavoir. Cette institution, restaurée par Clémence Isaure vers 1490, fut érigée en académie par Louis XIV, en 1694. Tous les ans, le 3 mai, ont lieu des concours de poésie : l’ode la meilleure est récompensée d’une amarante d’or ; la violette d’argent, l’églantine d’argent, le souci d’argent, récompensent la pièce de vers alexandrins, le morceau en prose, l’idylle qui ont été couronnés.

En Grèce, on célébrait tous les ans, le 6 et le 7 du mois de Thargélion, c’est-à-dire au commencement de mai, les Thargélies, fêtes consacrées soit à Apollon et à Diane, soit au Soleil et aux Heures. Ces fêtes étaient assez singulières : « Le premier jour on sacrifiait des victimes humaines ; c’étaient des individus condamnés à mort. Ils étaient conduits au son des flûtes hors de la ville sur le bord de la mer, leur cou était entouré de guirlandes de figues, et ils portaient également des figues dans les mains. Pendant cette marche, on frappait les victimes avec des branches de figuier sauvage. Arrivées au lieu du supplice, on les faisait monter sur un bûcher de bois de figuier auquel on mettait le feu ; enfin on jetait leurs cendres dans la mer et aux quatre vents. » Comme on le voit, il s’agissait d’une cérémonie de purification.

Le 9 mai, on célébrait à Rome les Lémuries, pour apaiser les mânes des morts. On prétend que ces fêtes s’appelaient à l’origine Rémuries et qu’elles avaient été instituées par Romulus pour se délivrer du fantôme de son frère Rémus qu’il avait tué. L’objet principal de toutes les cérémonies de cette fête était d’exorciser les lémures (les âmes des morts), de prévenir leurs apparitions, et d’empêcher qu’ils ne troublassent les vivants… Le sacrificateur, nu-pieds, faisait avec la main, dont les doigts étaient joints au pouce, un signe pour chasser les lémures. Il mettait des fèves noires dans sa bouche et les jetait derrière lui en disant : « Par ces fèves, je me délivre moi et les miens. » Cette conjuration se faisait au bruit d’un charivari de poêles et de vases d’airain.

Le 15 mai, avait lieu la fête de Mercure. C’est ce jour-là qu’un temple avait été consacré, dans le grand cirque, au fils de Jupiter et de Maïa. Le dieu qui avait dans ses attributions l’éloquence, le commerce, les voyages et les vols (!) est représenté « avec des ailes aux pieds, aux épaules, à sa coiffure, et à la baguette nommée caducée qu’il tient entre ses mains. » Ces ailes permettent au messager des dieux d’exécuter avec rapidité les ordres de Jupiter. A ses multiples occupations, Mercure Mercure joignait encore la conduite des âmes aux enfers.

Le 3 mai, l’Église catholique célèbre la fête de l’Invention de la Croix. On sait que sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, retrouva la croix de Jésus-Christ enfoncée dans la terre sous le Calvaire, en l’an 328.

Une superstition qui se perpétue dans quelques provinces, fait considérer comme funestes les mariages contractés en mai. On dit noces de mai, noces mortelles. On attribue l’institution des Rogations à saint Mamert, évêque de Vienne, en Dauphiné. Ces prières publiques se font trois jours avant l’Ascension, pour demander à Dieu de conserver les biens de la terre, et d’éloigner les fléaux et les malheurs. Dans le cours de la dernière moitié du Ve siècle, ce prélat exhorta les fidèles de son diocèse à faire des prières, des processions, des œuvres de pénitence, pendant trois jours, afin d’obtenir la cessation des tremblements de terre, des incendies et du ravage des bêtes féroces, dont le peuple était affligé. Dans la suite, on continua ces prières pour se préserver de pareilles calamité, et l’usage s’en introduisit successivement dans les églises des Gaules, de l’Espagne, de l’Italie, etc.


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En mai les jours augmentent de 1h16, la température s’élève d’une manière très sensible, la moyenne s’élevant à 14°2. Cependant certaines journées du mois sont encore froides et les agriculteurs redoutent avec raison l’effet désastreux des gelées tardives. Ces gelées de mai peuvent se produire, soit parce que sous l’influence des vents du nord la température générale de l’air s’abaisse au-dessous de zéro, soit parce que la température du sol s’abaisse par rayonnement au-dessous de zéro, la température de l’air pouvant être d’ailleurs de 3 ou 4° de chaleur. Dans ce dernier cas, on peut parfois éviter l’effet désastreux de la gelée en brûlant, au-dessus du champ qu’on veut préserver, des huiles lourdes qui produisent des nuages artificiels destinés à diminuer le rayonnement du sol.

Ces gelées de mai peuvent arriver à une époque quelconque du mois, mais il a été bien constaté, depuis de longues années, qu’il y a toujours un refroidissement de la température vers les 11, 12 et 13 mai. Cette remarque n’avait pas échappé à l’esprit observateur des agriculteurs, qui donnaient aux saints Mamert, Pancrace et Servais, auxquels sont consacrés ces trois jours de mai, les noms de saints de glace.

On raconte que le grand Frédéric se promenait, le 1er mai 1780, sur les terrasses du palais de Sans-Souci. L’air était tiède, le soleil chaud. Le roi s’étonna que les orangers fussent encore renfermés. Il appela son jardinier, et lui ordonna de faire sortir les arbres. « Mais, sire, lui objecta le jardinier, vous ne craignez donc point les trois saints de glace ? » Le roi philosophe se mit à rire et renouvela son ordre. Jusqu’au 10 mai tout alla bien ; mais le jour de saint Mamert, le froid survint ; le lendemain, jour de saint Pancrace, la température baissa davantage, et il gela fortement dans la nuit qui précéda la fête de saint Gervais. Les orangers furent gravement endommagés.

Le mois de mai est si variable qu’on a dit avec raison qu’il n’est beau que chez les poètes.

C’est un ménage d’enfer.
L’almanach et le thermomètre
Ne peuvent d’accord se mettre :
L’un dit printemps et l’autre hiver.

On dirait que le mois de mai
Est relégué dans quelque idylle,
Ou que, tel qu’un luxe inutile,
Cette année on l’a supprimé.



En mai, les agriculteurs des différents départements sont loin d’être d’accord entre eux. Les uns désirent que les pluies d’avril prennent fin ; les autres ne les redoutent pas. Ces appréciations différentes tiennent évidemment aux différences de climat. Mais une voix unanime déplore les gelées tardives, qui sont cependant fréquentes durant ce mois :

Au mois de mai
Il faudrait qu’il ne plût jamais. (Vaucluse)

Mai pluvieux
Rend le laboureur joyeux. (Hautes-Alpes)
Ces deux proverbes sont, on le voit, absolument opposés.
Mars sec, avril humide, chaud mai,
Temps à souhait. (Aube, Nord, Marne)

Gelée d’avril ou de mai
Misère nous prédit au vrai.(Nièvre)



En mai, les travaux de jardinage deviennent très importants : on récolte les petits pois, les artichauts, les fraises, etc. Le 20 mai finit le mois républicain de floréal et commence prairial. La nature présente à cette époque de l’année sa plus grande activité.


Sources: othoharmonie.unblog.fr, mise en page couleur par mes soins
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Ombeline

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Histoire du mois de juin

Juin est représenté « sous la forme d’un homme nu, montrant du doigt une horloge solaire, pour signifier que le soleil commence à descendre ; il porte une torche ardente, symbole des chaleurs de la saison ; derrière lui est une faucille, parce que le temps de la moisson approche. »


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Le mot juin vient-il de juniores, jeunes gens, ou de Juno, Junonis, Junon ? Quelques auteurs, en adoptant la première étymologie, supposent que dans ce mois on célébrait la fête de la Jeunesse ; ce sont les mêmes auteurs qui font dériver le mot mai du terme latin majores, qui veut dire hommes âgés. Cependant la seconde étymologie paraît assez probable, quand on se souvient que précisément, chez les Romains, le mois de, juin était consacré à la déesse Junon, femme de Jupiter et mère de Vulcain, d’Hébé et de Mars.

Au Japon, on célébra en juin la fête des Bannières, en l’honneur des jeunes gens : Humbert rapporte que « la ville de Yédo est toute pavoisée dès le matin de tiges de bambou de la plus haute taille, surmontées de plumets ou de houppes de crin ou de papier doré, et supportant, les unes, une touffe de longues banderoles de papier de couleur flottant au gré du vent ; les autres, des poissons en paille tressée ou en papier laqué ; le plus grand nombre enfin, de hautes bannières tendues sur un cadre de roseaux et ornées d’armoiries, de noms de famille, de sentences patriotiques ou de figures héroïques… Des troupes de jeunes garçons, en habits de cérémonie, circulent sur la voie publique, les uns ayant à la ceinture deux petits sabres, d’autres portant sur leurs épaules un énorme sabre de bois ou de petites bannières… »

Ceci étant dit pour justifier les étymologistes qui font du mois de juin le mois de la jeunesse, revenons à la déesse Junon. Fille de Saturne et de Rhée, épouse de Jupiter, Junon mit souvent le trouble dans l’Olympe par son caractère jaloux et vindicatif. Ses cruautés sont bien connues : la pauvre nymphe Chélonée, coupable de retard le jour du mariage de Junon, fut métamorphosée en tortue ; la reine des Pygmées, Pigas, coupable d’avoir osé se comparer à l’épouse de Jupiter, fut changée en grue ; les filles de Proctus, qui s’étaient proclamées plus belles que Junon, furent changées en génisses ; la nymphe Callisto fut changée en ourse… Junon, qui avait, comme on le voit, le génie des transformations, persécuta en outre Latone et Apollon, le berger Pâris, la nymphe Écho.

Junon est représentée « assise sur un trône, un diadème sur la tête, un sceptre d’or à la main. Quelquefois elle traverse les airs sur un char traîné par des paons. » Homère la représente « habitant une chambre que son fils Vulcain lui a construite, et dont les portes sont munies d’une serrure cachée qu’aucune autre divinité qu’elle ne peut ouvrir. Elle a pour parure une robe tissue et brodée par Minerve, une ceinture ornée de mille franges, des boucles d’oreilles garnies de trois pierres qui brillent comme des yeux, un beau voile et de magnifiques chaussures. »

En Grèce, on adorait Junon sous le nom d’Héré ; elle personnifiait le mariage. Son culte était célébré avec le plus grand éclat à Sparte, à Mycènes, à Argos. L’un de ses temples, appelé heroeum, situé dans la vallée du mont Eubée, entre Argos et Mycènes, passait pour un des chefs-d’oeuvre de l’art grec. Tous les cinq ans, on célébrait en son honneur des jeux appelés Hérées, où le vainqueur recevait un bouclier et une couronne de myrte.

A Rome on célébrait le 1er juin la fête de Junon Monela, ainsi nommée à cause d’un de ses temples dans lequel on fabriquait la monnaie. Ce même jour on célébrait la fête des Tempêtes et l’on offrait des sacrifices à Carna, déesse qui présidait au cœur, au foie et aux entrailles du corps humain. Carna était aussi la déesse des gonds de portes (!). On offrait à la déesse de la bouillie faite avec du lard et de la farine de fèves ; la fête s’appelait Fabaria (fève). Le 8 juin, on fêtait Mens, déesse de l’intelligence ; le 20 juin était consacré à Summanus, dieu des éclairs et du tonnerre ; le 24 juin, jour du solstice d’été, était réservé à la Fortune, fille de Jupiter, qui avait à Rome plus de temples à elle seule que toutes les autres divinités réunies.

Jupiter est le souverain des dieux. Nous avons dit déjà comment il s’empara du trône céleste en dépossédant son père Saturne. Les Grecs l’adoraient sous le nom de Zeus, et les Romains, conservant ce nom et le faisant suivre du mot pater qui veut dire père, ont fait Zeus pater, Jupiter. Père des dieux et des hommes, fondateur des empires, protecteur de l’ordre et de la liberté, Jupiter habite l’Olympe, montagne divine qui s’élève jusqu’aux cieux. On le représente assis sur un trône d’or ou d’ivoire, tenant d’une main la foudre, signe de la puissance qui frappe, et de l’autre un sceptre, emblème de la force qui gouverne. L’aigle, le chêne et les cèdres des montagnes lui étaient consacrés. Ses temples étaient nombreux ; on admirait surtout ceux d’Olympie et de Dodone. Parmi les fêtes données en son honneur, il faut placer en première ligne la fête des Olympies, à propos de laquelle nous venons d’esquisser rapidement un portrait de Jupiter.

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Les jeux Olympiques duraient cinq jours. Des hérauts proclamaient par toute la Grèce la trêve sacrée, qui arrêtait pour un mois les opérations militaires. Cinq exercices étaient offerts aux lutteurs : le saut, la course, le disque, le javelot et la lutte ; les poètes, les écrivains, les artistes, venaient faire connaître leurs œuvres. Les rois les plus puissants venaient y disputer les prix. L’historien Suétone raconte que l’empereur Néron conduisit lui-même un char de dix chevaux et que, bien qu’il fût tombé et mis dans l’impossibilité de continuer la lutte, il fut néanmoins proclamé vainqueur… Les triomphateurs recevaient une couronne d’ache, d’olivier ou de laurier ; leurs noms étaient inscrits dans les registres publics. Les villes dont ils étaient originaires leur élevaient des statues de marbre ou de bronze. Ils rentraient dans leur patrie avec tout l’appareil du triomphe, au milieu d’un nombreux cortège, vêtus de pourpre, quelquefois sur un char auquel on ouvrait un passage à travers les murs de la ville.

Du 1er au 21 juin, les jours continuent à augmenter. Du 17 au 25 juin, la durée du jour est sensiblement la même : sol stat, le soleil s’arrête. Nous sommes au solstice d’été. Des fêtes annuelles avaient lieu chez les différents peuples à cette époque de l’année. Aujourd’hui encore, on célèbre par des feux de joie le jour de la Saint-Jean, qui arrive à l’époque du solstice d’été.

Dans plusieurs villes de France, on fabriquait des mannequins que l’on brûlait au milieu du feu de joie ; cette coutume subsiste encore dans quelques endroits, et vous avez entendu parler sans doute de la promenade annuelle, dans la ville de Douai, de Gayant et de sa famille. Un mannequin, haut de 20 à 30 pieds, couvert d’une armure du Moyen Age, parcourt les rues, la lance au poing. Sa femme haute de 20 pieds et ses trois enfants Jacot, Fillion et Binbin l’accompagnent.

Les deux fêtes principales que célèbre la religion catholique en ce mois sont la Trinité et la Fête-Dieu. La fête de la Trinité ne paraît avoir été reçue par toute la France que depuis le commencement du XVe siècle. L’office qu’on récite en ce jour fut dressé en 920, par Etienne, évêque de Liège ; mais plusieurs papes refusèrent de reconnaître cette cérémonie ; au XIIIe siècle on la combattit encore dans un grand nombre de localités, et elle ne fut introduite que successivement.

On croit que ce fut le pape Jean XXII qui la fit adopter dans l’église de Rome, au XIVe siècle. Suivant les auteurs ecclésiastiques, les obstacles qui s’opposèrent à l’établissement de la fête de la Trinité tenaient à ce que plusieurs évêques et moines craignaient qu’on ne se méprît sur le sens de cette cérémonie, et qu’on n’oubliât que tout le culte chrétien était fondé sur l’adoration d’un seul Dieu en trois personnes.

Fête-Dieu ou fête du Saint-Sacrement. Baillet, l’auteur du Livre des Saints, de l’Histoire des fêtes mobiles de l’Eglise, de la Topographie des saints, etc., raconte qu’en 1208, une fille de seize ans, nommée Julienne, religieuse hospitalière aux portes de la ville de Liège, vit en songe la lune en son plein, qui avait une brèche ; elle fut deux ans sans pouvoir expliquer cette vision ; enfin, elle crut comprendre que la lune était l’Eglise, et que la brèche pouvait marquer le défaut de la fête du Saint-Sacrement, qui, en effet, jusqu’à cette époque, n’avait point la manifestation extérieure qu’elle a eue depuis. Julienne devenue prieure de la maison du Mont-Cornillon, communiqua à des théologiens et à des pasteurs sa pensée, qui fut peu à peu élaborée. En 1246, l’évêque de Liège, Robert, établit la fête dans son diocèse, et le pape Urbain IV, dans sa suite, l’institua dans toute l’Eglise. La procession où le Saint-Sacrement était porté dans les rues avec une pompe magnifique, et d’intervalle à intervalle adoré sur les autels des reposoirs ornés de fleurs et de feuillages, fut instituée, suivant l’opinion la plus probable, au XIVe siècle.


Les agriculteurs redoutent l’échéance du 8 juin, jour de la Saint-Médard :


Quand il pleut à la Saint-Médard,
Il pleut quarante jours plus tard.


Il est bien probable que ce dicton remonte beaucoup plus haut que l’établissement du calendrier grégorien : or, quand on a introduit ce calendrier dans l’usage officiel, on a supprimé, pour une fois seulement, les fêtes de douze saints, ce qui a avancé de douze jours celles de tous les autres saints. La fête de la Saint-Médard tombait donc autrefois vers le 20 juin, jour voisin du solstice d’été. Or, à cette époque de l’année, le soleil occupe pendant quelques jours la même position par rapport à la terre ; la chaleur envoyée par le soleil reste la même durant cette période et, les conditions météorologiques variant peu, on doit supposer que le temps ne changera pas pendant quelques jours. Si donc il pleut à cette époque, la pluie a quelque chance de durée.


Si nos agriculteurs se sont inquiétés aussi vivement de l’influence de saint Médard, c’est, il faut le dire, parce qu’ils redoutent en juin l’abondance des pluies, ainsi que l’attestent certains proverbes agricoles :


Juin pluvieux vide celliers
Et greniers. 

Quand il pleut pour Saint-Médard
La récolte diminue d’un quart.
 
Eau de Saint-Jean ôte le vin
Et ne donne pas de pain.


Nous pourrions multiplier ces dictons populaires, qui se résument en ceci : les agriculteurs désirent un mois de juin moins pluvieux et plus chaud que le mois de mai.

C’est en juin que se termine le mois républicain de prairial et que commence, le 21, messidor, mois des moissons. En juin, vers la Saint-Jean, commencent la fauchaison et la fenaison, c’est-à-dire les opérations qui consistent à couper le foin, à le faire sécher sur les prairies et à le rassembler en meules, en bottes, pour le rentrer, dans cette partie des bâtiments de l’exploitation qu’on appelle le fenil. Dans ce mois a lieu la tonte des moutons, dont la laine servir& à nous couvrir durant la saison froide ; le potager fournit en abondance les pois, les fraises, les artichauts… ; le verger prodigue ses fruits rouges : cerises, groseilles et framboises… la terre récompense avec usure les laborieux efforts de celui qui la cultive.

Histoire de juillet

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Avant Jules César, l’année romaine commençait au 1er mars ; le mois dont nous racontons la légende occupait par conséquent le cinquième rang ; on l’appelait quintilis (cinquième) pour cette raison. L’année même de la mort de Jules César, 44 ans avant Jésus-Christ, Marc-Antoine, voulant honorer la mémoire du conquérant des Gaules, fit remplacer le nom de quintilis par celui de julius (Jules). De juliusnous avons fait juillet. Le poète Ausone a personnifié ce mois sous les traits « d’un homme dont les membres sont brunis par le soleil et les cheveux liés de tiges et d’épis ».

Juillet nous amène les grandes chaleurs ; le 19 de ce mois finit messidor dans le calendrier républicain et commence thermidor, nom dérivé d’un mot grec qui veut dire chaud, et dont la racine se retrouve dans les mots thermomètre, thermes, etc., qui signifient : mesure de la chaleur, eaux chaudes, etc. C’est en juillet, en effet, que se produisent dans notre hémisphère les températures les plus élevées. Il semblerait que la plus forte température de l’année dût arriver le 21 juin, au solstice d’été. Il n’en est rien ; elle se manifeste un certain nombre de jours après.

La température n’est pas un effet instantané de la présence du soleil ; elle est le résultat de l’accumulation de la chaleur à la surface de la terre. Elle augmente, même après le 21 juin, tant que la diminution de la hauteur du soleil et la durée des jours est peu sensible. C’est par la même raison que la plus haute température de la journée est à 2 heures, et non à midi ; que le maximum annuel a lieu vers le 15 juillet, et non au solstice d’été ; que la plus basse température de l’année a lieu en janvier, et non au solstice d’hiver.

En juillet, les jours diminuent de 58 minutes. C’est en juillet que commencent les jours caniculaires, pendant lesquels, disent les proverbes, il faut se méfier des ardeurs du soleil. A cette époque de l’année, la belle étoile qu’on nomme Sirius se lève et se couche en même temps que le soleil ; les croyances populaires attribuaient à la présence de cette étoile les chaleurs plus vives de juillet, et, comme Sirius fait partie de la constellation du Chien, en latincanis, dont le diminutif est canicula (petite chienne), l’époque des températures élevées fut appelée canicule.

La canicule, qui tombe actuellement en juillet, est pour nous l’indice des grandes chaleurs de l’été. Mais le soleil ne se retrouve pas exactement au bout d’une année à la même place dans le ciel ; il est en retard, et ce retard augmentant tous les ans, le soleil se lèvera dans la constellation du Grand Chien successivement en août, en septembre, en octobre, et enfin en plein hiver. De telle sorte que, dans quelques milliers d’années, nos petits-neveux accuseront peut-être la canicule de ramener sur la terre les froids rigoureux de l’hiver !

En juillet, les Grecs célébraient une de leurs plus grandes fêtes : les Panathénées, en l’honneur de Minerve. Minerve, déesse de la sagesse, des arts, des sciences, naquit tout armée du cerveau de Jupiter ; les Grecs l’adoraient sous le nom d’Athéné. Ce fut Minerve qui donna son nom à la ville que Cécrops avait fondée dans l’Attique, Athènes, et qui dota ce pays de l’olivier. Un temple magnifique lui avait été élevé dans cette ville : le Parthénon, dont le nom, en grec, signifie vierge. Dans ce temple était une statue en or et en ivoire de la déesse, due au ciseau de Phidias.

Minerve était représentée « debout, ayant une pique à la main, un bouclier à ses pieds, une tête de Méduse sur l’estomac, et tenant dans sa main droite une statue de la Victoire. » Méduse était une divinité de la mer, dont la tête fut coupée par Persée et qui changeait en statue de pierre tous ceux qui osaient la regarder.

Cicéron prétend que le nom de Minerve a été donné à cette déesse quia minatur, parce qu’elle menace. D’autres auteurs supposent que ce nom est une contraction du mot Meminerva (du latin memini, je me souviens), parce qu’elle était la déesse de la mémoire. Suivant d’autres, ce nom a la même racine que le grec menos, le latin mens, le sanscrit mena, l’anglais mind, qui tous signifient intelligence. Les Étrusques désignaient cette déesse sous le nom de Menrfa.

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Les fêtes de Minerve, les Panathénées, se composaient de petites et de grandes cérémonies. Le nom de ces fêtes, formé de deux mots grecs, pan, tout, et Athénée, Minerve, indique qu’elles étaient célébrées par tous les adorateurs de la déesse. Les petites Panathénées avaient lieu tous les ans, à la fin d’avril et au commencement de mai. Elles duraient plusieurs jours et se composaient de combats d’athlètes, de courses à pied dans lesquelles chaque coureur tenait une torche allumée à la main, de concours de musique, de chant et de danses. Le vainqueur recevait une couronne d’olivier et un vase d’huile.

Les grandes Panathénées ne se célébraient que tous les cinq ans, au commencement de juillet. Elles prenaient les mêmes cérémonies que les Panathénées annuelles, et, de plus, le transport solennel du péplum de Minerve. Cette draperie, analogue au vêtement de même nom que portaient les femmes grecques, était blanche, parsemée de clous ou boutons d’or, ornée de broderies en or représentant le combat de Minerve contre les Titans et les exploits des grands hommes. Le péplum était porté en grande pompe et suivi d’une foule immense formant un long cortège…

On suspendait le péplum, comme une voile, au mât d’un vaisseau construit de manière à pouvoir se mouvoir sur le sol comme un chariot : c’était le vaisseau panathénaïque, spécialement consacré à Minerve… En tête du cortège marchaient des vieillards des deux sexes tenant à la main un rameau d’olivier ; voici des hommes armés ; puis les scaphéphores, étrangers établis dans l’Attique portant des vases qui contiennent le miel et les gâteaux destinés aux sacrifices ; voici les hydriophores, femmes portant des urnes pleines d’eau. S’avancent alors les éphèbes, vêtus de la chlamyde, chantant l’hymne de la déesse ; les canéphores, jeunes filles portant les corbeilles sacrées…

On décernait aux vainqueurs un vase sculpté, le vase panathénaïque. On décernait encore une couronne d’or aux citoyens qu’on voulait honorer d’une manière exceptionnelle. Cette récompense avait été décernée au grand orateur Démosthène. Le poète Eschine voulut faire annuler le décret et Démosthène obtint qu’il fût maintenu en prononçant devant le peuple assemblé le Discours pour la couronne. Phidias a représenté toute la pompe des grandes Panathénées dans des sculptures admirables qui décorent la frise du Parthénon.

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Les Romains célébraient tous les ans, le 6 juillet, les Apollinaires, fêtes instituées en l’an 358 de Rome, pendant la seconde guerre punique, pour obtenir d’Apollon la victoire sur Annibal. Ces fêtes duraient huit jours ; elles étaient célébrées au cirque Maxime, monument colossal de 670 mètres de long et de 176 mètres de large, situé entre les monts Aventin et Capitolin, et qui contenait 16 000 spectateurs.

Le 3 juillet on fêtait à Rome le Poplifuge, en souvenir de la retraite du peuple sur le mont Aventin après la prise de Rome par les Gaulois. Le jour des nones de juillet s’appelait Nones caprotines et était consacré à Junon ; c’était la fête des Servantes. Le 14 commençaient les Mercuriales, qui duraient six jours ; on fêtait Mercure avec la plus grande simplicité. Le 18 avaient lieu les Lucariennes, en l’honneur du bois sacré, lucus, dans lequel les Romains battus par les Gaulois avaient trouvé un refuge. Le 25 avaient lieu simultanément les Furinales, en l’honneur de Furina, déesse des voleurs ; les Ambarvales, en l’honneur de Cérès. On faisait une procession autour des blés avant la moisson.

En juillet le soleil entre dans la constellation de l’Écrevisse (Cancer). D’où vient ce nom : l’Écrevisse ? Les anciens disaient à tort, et on le répète parfois encore aujourd’hui, que l’écrevisse « marche à reculons et obliquement ». Le soleil, arrivé le 21 juin au plus haut point de sa course, commence, à partir de cette époque, à redescendre, à rétrograder, à marcher à reculons : de là le nom d’Écrevisse donné à la constellation dans laquelle le soleil entrait il y a deux mille ans, vers le 21 juin.

En juillet comme en juin, les travailleurs des champs redoutent l’abondance des pluies et manifestent leurs craintes à peu près dans les mêmes termes que pour le mois précédent.


Quand il pleut à la Saint-Calais,
Il pleut quarante jours après.
S’il pleut le jour de Saint-Benoît,
Il pleuvra trente-sept jours plus trois.
S’il pleut le jour de Saint-Victor,
La récolte n’est pas d’or.



Nous sommes, en effet, en pleine moisson des céréales et la pluie peut contrarier la rentrée des récoltes ; à partir du 15 juillet on coupe les seigles, les orges, les avoines d’hiver et les blés dans le midi de la France… Nous approchons de la moisson.

Histoire du mois d'août

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Avant Auguste, empereur romain, ce mois était nommé Sextilis, parce qu’il avait été autrefois le sixième mois de l’année ; il fut désigné depuis sous le nom d’Augustus par les Romains, et ce mot, dénaturé, est arrivé jusqu’à nous, réduit successivement, par les contractions, à cette seule syllabe,oût.

Le plébiscite et le sénatus-consulte qui autorisèrent à Rome le changement de nom, ont été conservés par Macrobe et Dion ; les motifs allégués par ces auteurs se rattachent aux principaux événements de la vie d’Auguste, tels que son premier consulat, ses trois triomphes, la conquête d’Egypte, la fin des guerres civiles, accomplis dans le cours du huitième mois de l’année. Plus tard Néron, par imitation, voulait faire appeler le mois d’avril Neroneus, mais cette tentative n’a pas été sanctionnée par la postérité.

Les Grecs célébraient pendant ce mois, dans la forêt de Némée, les jeux néméens, institués par Hercule. A Rome, on célébrait, au jour des Ides, la fête des esclaves et des servantes, en mémoire de la naissance de Servius Tullius, fils d’un esclave. Dans le même mois on crucifiait un chien ; il paraît que cet usage se rapportait à la prise du Capitole : c’était un anathème contre le silence des chiens, dont la vigilance fut en défaut ce jour-là.

Histoire du mois de septembre

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Ce mois conserva toujours, chez les Romains, le nom de September, qui désignait la septième place qu’il occupait d’abord dans le calendrier de Romulus, quoiqu’il devint dans la suite le huitième et le neuvième, et qu’on eût tenté de l’appeler Tiberius en l’honneur de Tibère, Germanicus en l’honneur de Domitien, Antoninus en l’honneur d’Antonin-le-Pieux, Herculeus en l’honneur de Commode, et Tacitusen l’honneur de Tacite.

Les Egyptiens appelaient ce même mois Paophi, et les Grecs Boedromion. C’est à l’équinoxe d’automne que la Grèce célébrait tous les ans les petits mystères, et tous les cinq ans les grands mystères d’Eleusis. A Rome, le mois de septembre était sous la protection de Vulcain ; le jour des ides, le dictateur ou le premier magistrat attachait au capitole le clou sacré.

Ausone dit : « Septembre cueille les grappes ; c’est en ce mois que les fruits tombent. Il se plaît à tenir en l’air un lézard attaché par la patte, et qui s’agite avec grâce ».

Histoire du mois d'octobre

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Ce mois est ainsi appelé parce qu’il était le huitième mois de l’année dans le calendrier de Romulus ; et quoiqu’il soit devenu le dixième dans celui de Numa, et qu’il le soit encore dans le nôtre, il a conservé ce nom, que les empereurs et le sénat romain ont souvent voulu changer.

Dans les premiers jours de ce mois, les Égyptiens célébraient une fête qu’ils appelaient la fête du bâton du soleil, supposant, dit-on, que cet astre avait besoin de soutien après l’équinoxe d’automne. C’est aussi dans ce mois que se célébraient à Athènes les Thesmophories, en l’honneur de Cérès.

Sept batailles mémorables ont eu lieu dans le cours d’octobre. La première est celle de Salamine, qui délivra la Grèce et sauva la civilisation ; la deuxième et la troisième sont celles d’Issus et d’Arbelles, qui assurèrent à Alexandre la conquête de l’Asie ; la quatrième est celles de Philippes, où périrent en quelque sorte les derniers des Romains, et avec eux la république romaine ; la cinquième est celle que livra Constantin sur les bords du Tibre et presque aux portes de Rome : cette victoire le rendit seul maître de l’empire romain, et l’on sait l’influence qu’elle opéra en faveur de la propagation du christianisme ; la sixième est la bataille de Lépante, qui délivra l’Europe des Turcs ; enfin la septième est la bataille d’Iéna, gagnée par l’empereur Napoléon sur le roi de Prusse et le duc de Brunswick.

Histoire du mois de novembre

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Ce mois a reçu son nom de la place qu’il occupait dans l’année de Romulus, il était le neuvième ; il n’est plus que le onzième, depuis l’époque de la réforme du calendrier romain par Numa. Les Egyptiens, au mois d’Athyr, qui répond au mois de novembre, célébraient pendant quatre jours, après le 17 de ce mois, une fête lugubre en l’honneur du deuil de la déesse Isis, affligée de la perte d’Osiris son frère, que son mari Typhon avait tué. Cette fête s’appelait la recherche d’Osiris.

Les Romains célébraient, le 5 du mois, les Neptunales en l’honneur de Neptune. En ce jour, on faisait aussi le festin de Jupiter, et on appelait cette fête Lectisternium, parce qu’on dressait des lits dans les temple des Dieux pour y faire des festins.

Le 15 novembre, on représentait les Jeux plébéïens dans le Cirque, pendant trois jours. Depuis le 21 jusqu’au 24, on célébrait les Brumales, ou les fêtes des jours d’hiver. Le 27 on faisait des sacrifices mortuaires aux mânes des Gaulois et des Grecs que l’on avait enterrés vifs, à Rome, dans le Marché aux Bœufs.

Histoire du mois de décembre

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Ce mois est appelé de ce nom, parce qu’il était le dixième après celui de Mars, qui était le premier de l’année de Romulus. Comme on avait donné au mois de juillet, appelé auparavant Sextilis, le nom de Jules César, et au mois d’août celui d’Auguste, l’empereur Commode voulut donner celui d’Amazone au mois de décembre, en l’honneur d’une dame romaine dont il portait dans un anneau le portrait où elle était peinte en amazone. Mais le nom de Décembre fut repris plus tard, et resta, quoiqu’il fût le douzième mois de l’année.

C’est en décembre que les Romains célébraient les fêtes en l’honneur de Saturne, si connues sous le nom de Saturnales. Elles furent établies à Rome, l’an 257 de sa fondation. D’abord la fête ne durait qu’un jour ; Auguste ordonna qu’elle se célébrerait pendant trois jours, depuis le 17 jusqu’au 19 ; Caligula ajouta un quatrième jour, qu’il appela Juvenalis, ou fête des jeunes gens. Pendant la durée de ces fêtes, les tribunaux étaient fermés, les écoles vaquaient, il n’était permis d’entreprendre aucune guerre, ni d’exécuter un criminel, ni d’exercer d’autre art que celui de la cuisine ; toute licence était donnée aux esclaves.

Immédiatement après les saturnales, on célébrait la fête des Sigillaires, ainsi appelée parce que sa célébration consistait surtout dans l’envoi que se faisaient les Romains de présents, tels que cachets, anneaux, et autres petits objets de sculpture.


Sources: othoharmonie.unblog.fr, mise en page couleur par mes soins
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