On m’a posé cette question par email il y a quelques temps, à savoir si la fameuse loi du « triple retour » ou « triple choc en retour » s’observait réellement dans la pratique. Pour rappel, cette théorie soutient l’idée que tout ce que nous faisons de mal nous reviendra trois fois (en mal), et tout ce que nous faisons de bien nous reviendra également trois fois (en bien). Cela fait partie aujourd’hui des premières règles que l’on apprend dans la plupart des disciplines magiques. Mais qu’en est-il vraiment?
Voici donc ma réponse.
Une question épineuse il faut bien l’avouer, et surtout à laquelle il est assez complexe de répondre car tout cela exige de s’extraire à la fois des conceptions manichéennes de bien et de mal, mais aussi de nos croyances religieuses et personnel, ce qui n’est pas toujours aisé. Je vais tâcher de faire au plus simple.
La notion de « triple retour » ou de « choc en retour » est une vision déformée de la réalité, érigée par des praticiens fortement empreints de religiosité et a fortiori, sous nos latitudes, par notre vision judéo-chrétienne. C’est une interprétation manichéenne qui a vocation à essayer de préserver la société des dérives potentielles qui pourraient survenir avec la magie si elle était utilisée n’importe comment. C’est un peu un garde fou, une sorte de « si tu fais du mal, tu vas te faire taper sur les doigts ».
Mais cela ne trouve aucun écho réel, dans le sens où il n’y a pas de juge qui va vous envoyer en prison astrale au prétexte qu’un acte malsain a été commis, pas plus qu’on ne va vous féliciter au prétexte que vous avez tenté de faire quelque chose de bien. (Bien sûr, les tenants d’une telle théorie se réfèrent souvent au jugement divin, Dieu va te punir! (ou le petit jésus). Et puis quand ils se retrouvent à cours d’arguments, on parle alors de karma qui punira l’intéressé dans sa prochaine vie. Pratique. C’est pour ça qu’il est difficile d’avoir un avis objectif, car malheureusement la part religieuse prend souvent le pas sur la raison dès qu’on touche à ce genre de chose.)
Pire encore, il arrive qu’en voulant faire bien on ait des retombées néfastes, et qu’en faisant quelque chose de malsain il y ait des conséquences positives (mais tout cela est généralement involontaire et suit la logique selon laquelle même quelque chose de négatif peut devenir bénéfique si on le considère comme tel. Par exemple une séparation peut être mal vécue, mais peut aussi ouvrir à découvrir une autre personne). Exit donc les idées de bien et de mal et de retombées liées à ça.
Alors au final, le principe de retour est-il du flan?
Pas totalement, mais les conceptions idéologiques qu’on pose dessus sont dues à un souci d’interprétation d’un phénomène qui lui est bien réel. Quand on fait un rituel, on propage une importante quantité d’énergie chargée de nos intentions, qui va soit se destiner à une entité qui fera le travail, soit qui sera projetée directement vers le destinataire du rituel (en bien ou en mal, là n’est pas la question). Quand 100% de l’énergie mobilisée parvient à atteindre la cible (de quelque nature qu’elle soit) et si 100% de cette énergie et de la charge qu’elle véhicule est « absorbée » par la cible, alors il n’y a aucune forme de retour.
Mais ça c’est une vision un peu utopiste, car dans la pratique cela se passe rarement comme ça. Le plus souvent, une partie seulement atteint la cible. Disons par exemple 70%. Et sur ces 70%, 10% sont renvoyés à l’opérateur à cause des barrières mentales ou de l’aura du destinataire (encore une fois, que ce soit pour un rituel bon ou néfaste, cela n’influe pas sur cela). En clair, entre 30 et 40% vont continuer leur route. Sauf qu’il y a rarement une route sans fin. En réalité, tout acte magique est une boucle plus ou moins fermée. Si l’on schématise, sur cette boucle il y a d’un côté l’opérateur et de l’autre la cible. Résultat, la partie qui rate la cible revient généralement à l’opérateur.
Ainsi, si vous avez balancé quelque chose de très néfaste, une partie (ces fameux 30/40%) vous revient en direct et vous devrez en assumer les conséquences (parfois graves). Si vous avez balancé une charge positive, elle vous revient aussi, et ce que vous bénéficiez aussi de ce que vous avez voulu faire pour un autre (comme le protéger, ou le guérir par exemple). En réalité, la charge qui nous revient est rarement la même que celle que nous avions expédié, par le simple fait que la charge peut se voir remplacée par une autre dans le laps de temps où elle nous revient. C’est pour cela que des choses néfastes peuvent revenir d’un acte magique qui se voulait bon, et des choses positives nous revenir après un acte qui se voulait néfaste. C’est évidemment un résumé très simple, mais l’idée à comprendre est celle-là: on sait ce qui part, mais on est jamais sûr de ce qui va revenir.
Par ailleurs, dans certains cas, la boucle est plus large et ne se limite pas simplement à 2 individus (l’opérateur et la cible). Parfois, à cause des liens énergétiques que nous créons avec nos proches, la boucle s’agrandit, et des personnes qui n’étaient pas visées à la base se retrouvent atteintes. Cela peut être du côté de la cible (donc ses proches) ou au moment du retour du trop plein, sur les proches de l’opérateur. (il est également possible d’utiliser ce principe de liens énergétiques pour rediriger le retour d’énergie sur un élément externe à nous, qui sera alors chargé de prendre à la place de l’opérateur).
Ainsi est née l’idée du choc en retour, en gros, du fait que l’on paye pour ses actes, ou que nos proches en subissent les conséquences.
En vérité c’est surtout dû au fait que l’humain a toujours l’impression de suffisamment maîtriser sa pratique pour faire ce qu’il veut (j’entends encore tant de gens dire « ha mais moi je fais ma tambouille, comprendre ça sert à rien tant que ça marche », l’innéisme servant simplement à masquer leur paresse intellectuelle), comme s’il était capable de tout contrôler et de tout maîtriser. Or ce n’est que très rarement le cas. Il fait alors souvent les choses de travers, et en subit les conséquences.
Voilà pourquoi il est essentiel de s’entraîner, de développer ses aptitudes et sa maîtrise énergétique, de chercher à comprendre comment tout fonctionne, par quels mécanismes cela arrive, et donc comment s’en préserver. Cela permet, avec de l’entraînement et de l’expérience, de réduire significativement le %age de raté, et donc les conséquences pour le praticien. Quelqu’un qui a compris comment cela fonctionne et comment le maîtriser, n’aura plus ni besoin d’utiliser de grandes quantités d’énergies pour toucher sa cible, et se préservera en totalité des fameux « retours » (quelle que soit leur nature)
J’espère que cela aura pu répondre à cette fameuse question et que vous comprendrez désormais mieux ce principe dont parlent tant de gens
Source: Arnaud Thuly - portail-esoterique.com