Au commencement fut l’astron
Il existe sur l’astrologie quantité de définitions.
La plupart évoquent le terme grec « astron » signifiant étoile, astre. Ce terme se décline en plusieurs disciplines. Ainsi, nous avons :
L’Astro-logie : qui étudie les astres.
L’Astro-nomie : qui définit et nomme les astres.
L’Astro-sophie : qui répertorie et compare les astres par rapport à d’autres disciplines.
L’Astro-mancie : qui prédit par les astres.
L’Astro-phanie : qui communique avec le plan astral.
La voie de parenté des astres est donc très étendue.
Dans cet article, nous en resterons à l’astrologie.
Une de ses définitions les plus simples est « le fait d’expliquer l’impact ondulatoire des différents éléments cosmiques sur la Terre, donc sur ceux qui y vivent ».
Dans les années 90, le scientifique Daniel Verney, ingénieur et chercheur en informatique, émettait l’hypothèse que le champ de gravitation était le support d’une information psychique et spirituelle qualitative, ce qui expliquait l’influence des planètes sur le comportement humain.
Depuis, la physique quantique a démontré, entre autres, la réalité de cette supposition.
Même sans y croire vraiment, ce qui n’est pas notre sujet, il n’est pas difficile de comprendre que
toute chose émet une vibration et que toute vibration agit sur toute chose. Même la vibration émise par notre intention peut agir sur la vibration de notre ADN.
Il en est de même pour les éléments cosmiques. Ainsi, chaque planète, chaque signe astrologique, chaque point du cosmos émet un rayon énergétique provoquant chacun une réaction différente chez la personne qui le capte.
Par exemple, en simplifiant : la planète Mars émet un rayon de dynamisme, donc poussant à l’action, alors que la planète Vénus émet un rayon d’affectivité, donc, inclinant à aimer ou à détester. Mercure émet un rayon d’intellectualisation, donc, d’activation du mental et Jupiter un rayon d’envie d’expansion matérielle et sociale.
Il en est ainsi et Mercure, par exemple, n’émettra jamais un rayon nous rendant amoureux, comme Vénus n’émettra jamais un rayon nous invitant à réfléchir. Car chaque planète a sa vibration bien spécifique qui n’appartient qu’à elle.
Suivant la position des planètes dans le thème astral, c’est la combinaison de ces différents rayons qui va définir chez le natif à quel degré leur association sera harmonieuse.
Ainsi, la belle Vénus pourra-t-elle ou pas harmoniser le trop rationnel Mercure ? Et Mercure saura-t-il ouvrir Vénus à la réflexion ? Le sévère et limitant Saturne sera-t-il capable de cadrer un Jupiter super-exalté ? Mars, le combattant, saura-t-il stimuler suffisamment une Lune toujours endormie ?
Les réponses se trouvent dans ce que j’appelle les équations des aspects. Suivant leurs positions, les planètes s’entraident ou se gênent et c’est à ce décryptage et sa traduction comportementale que s’attelle l’astrologue.
Ici, je n’ai parlé que de quelques planètes, mais à cela s’ajoutent les autres éléments, fort nombreux, que je ne rappellerai pas.
Vous avez dit : holistique ? C’est le principe de base de l’astrologie d’interpréter la carte du ciel afin d’en tirer le meilleur pronostic de chemin de vie pour le natif.
Mais l’astrologie couvre de très larges domaines. Elle est traditionnelle, généthliaque, médicale, statistique, commerciale, mondiale, divinatoire, karmique et même policière. Elle peut toucher tous les secteurs et donner toutes les informations que l’on souhaite. Car tout se trouve dans un thème astral. Il suffit de trouver où.
Qu’en est-il alors de l’astrologie holistique, celle que j’ai choisi de pratiquer ?
L’holisme, du grec « holos », entier, est une façon d’aborder chaque être et chaque univers de façon globale, « dans son entier ».
Le meilleur exemple du contraire est la médecine allopathique qui ne fait que soigner les maladies sans en chercher vraiment la cause. Le malade est un peu considéré comme l’assemblage de plusieurs pièces et il suffit de changer la pièce défectueuse pour que le moteur redémarre et que la machine se remette en route.
Mais qu’en est-il du moteur ? Et surtout, de l’énergie dont il a besoin ? Pour la médecine allopathique, il semble que cela n’existe pas. Que chaque pièce est indépendante de l’autre et se contente de faire son travail de rouage pour que l’ensemble, dont elle n’a d’ailleurs aucune idée, continue à fonctionner.
À l’opposé de cette fragmentation de l’être humain, le concept holistique, lui, considère, que tout problème trouve son origine dans le moteur et son énergie. Et que changer une pièce réglera peut-être le problème visible et immédiat pour que la machine refonctionne, mais pas le problème caché, réel et profond. Si bien qu’après quelque temps, ce problème réapparaîtra, et même, amplifié. Dans ce cas, à quoi bon continuer à changer la pièce défectueuse si l’on ne cherche pas la véritable cause de la panne, dans la machine tout entière ? Car la pièce cassée n’est que le symptôme du mal-être de l’ensemble.
Toute la différence entre analyse (Mercure) et synthèse (Uranus) !
Ainsi, l’astrologie holistique traite l’ensemble du thème et non pas juste un aspect séparé. Par exemple, Mars en Bélier, en secteur 3 ne sera pas n’importe quel Mars / Bélier / 3, mais un Mars aspecté par une Lune en Cancer en 7, elle-même aspectée par… Etc.
C’est donc un véritable jeu de piste où chaque point du thème fait ricochet avec le reste. Il faudra commencer par trouver la dominante du thème et voir dans quelle mesure elle contribue à l’harmonie ou la dysharmonie de l’ensemble.
Le petit (ou grand) plus karmique
Interpréter le thème dans son ensemble, c’est ce que fait, en principe, tout astrologue traditionnel.
Mais l’astrologie holistique aborde un aspect supplémentaire : le thème astral est le schéma de vie le mieux adapté au natif, en fonction de ce qu’il a vécu « avant » sa naissance, donc, dans ses vies antérieures. Et ce qu’il en a rapporté dans sa vie actuelle. C’est le rapport karma-dharma : comment le natif va-t-il utiliser son vécu précédent pour régler certains problèmes de sa vie actuelle, et de cette façon effacer le karma qu’il a choisi de revivre. Et ainsi, créer du positif pour ses vies futures.
Le karma ou dette karmique est la somme d’erreurs faites dans les vies antérieures que nous avons choisi de rapporter dans notre vie actuelle pour essayer de les corriger. Quant au dharma, c’est un peu le programme de vie : ce que nous avons choisi d’accomplir dans la vie actuelle.
Par exemple, une personne qui, dans sa vie antérieure la plus marquante, a consciemment lésé et blessé beaucoup de monde, physiquement ou moralement, sera « inconsciemment » attirée dans sa vie actuelle vers une profession à caractère social ou médical qui la remettra en présence de toutes ces personnes. Et dans ce nouveau contexte, en les soignant, elle essayera de corriger ses erreurs précédentes. Si, de plus, elle rencontre dans ce type de professions des problèmes récurrents, elle pourra faire une recherche karmique afin d’en trouver l’explication et choisir de travailler (ou pas) des relations plus spécifiques, afin que son karma s’efface définitivement.
Toutes les informations karmiques se trouvent dans son thème astral, essentiellement à travers les points karmiques les plus puissants. En simplifiant, ce sont Lilith, les Nœuds Lunaires, les Portes, Chiron et Pluton, ainsi que l’aspect de Quinconce. Mais chaque planète peut être karmique.
Une fois le problème repéré, la solution est toute proche : il suffit de suivre les aspects harmoniques liés aux points karmiques. Ils mènent tout droit aux comportements à adopter pour dénouer les situations de blocage. Au natif de faire ce qu’il faut pour ça car, tout n’est pas donné et la résolution de notre karma passe souvent par une profonde modification et amélioration de nous-mêmes.
Évidemment, tout cela suppose de croire à la réincarnation qui est un des fondements de l’astrologie holistique.
Et du côté spirituel… Mais, sans en arriver forcément jusque-là, l’astrologie holistique informe également sur la voie spirituelle la mieux appropriée pour le natif, si toutefois la spiritualité l’intéresse, car il a toujours le choix.
Petit rappel habituel : la spiritualité n’a rien à voir avec la religion. Dans ce sens, le terme spiritualité signifie ouverture à quelque chose que nous ressentons plus grand que nous, qui nous dépasse et nous attire « Là-Haut », vers les sphères que nous appellerons lumineuses. Découvrir son âme et surtout s’y connecter. Ce voyage intérieur mène alors à la plénitude et la sérénité.
Évidemment, la religion peut conduire à la spiritualité, mais dans ce domaine les voies sont nombreuses, et chacun doit trouver la sienne.
Ainsi, l’astrologie holistique s’oriente sur l’éveil de cette spiritualité, une richesse intérieure qui permettra de compenser les manques (apparents) de l’existence et d’utiliser au mieux les forces en présence pour rééquilibrer le thème.
En ce sens, l’astrologie holistique se penche plus sur les capacités d’évolution du natif que sur les événements qu’il risque de rencontrer dans sa vie. Car en astrologie holistique, la mission de vie relève plus de comportements que d’actions.
Par exemple, quel est le plus important dans un thème ? Annoncer au natif en situation constante d’échec amoureux qu’avec Saturne / Capricorne / 7 en mauvais aspect à Mars et Vénus, son comportement bloquant risque d’être incompatible avec la vie de couple ? Ou trouver pourquoi le couple lui semble négatif et conflictuel et comment il peut changer d’état d’esprit à ce sujet pour modifier son destin ? Et vivre en toute sérénité, sans se sentir frustré par ses manques ?
Comme d’habitude, c’est à chacun de choisir et nul n’est obligé de passer par l’astrologie holistique. Elle ne représente qu’un plus par rapport à l’astrologie traditionnelle et tout le monde n’en ressent pas forcément le besoin.
Mais en tant qu’astrologue holistique, je constate souvent la richesse cachée d’un thème « des profondeurs », tellement révélatrices et libératrices lorsqu’elles sont mises à jour, essentiellement par la déculpabilisation et la compréhension qu’elles favorisent.
Car le but de toute consultation astrologique n’est-il pas de permettre au natif de « vivre mieux » après ? Sinon, pourquoi vient-il voir un astrologue ?
Mais cela suppose qu’il soit capable de se remettre en question, sans violence ni jugement ; simplement pour dénouer ces nœuds karmiques parfois tellement destructeurs. D’autant plus qu’ils dissimulent des situations totalement inconscientes car datant de bien, bien avant…
Pour conclure
À mon avis, l’astrologie holistique peut rendre bien des services en allant beaucoup plus loin que l’astrologie traditionnelle. Elle vient compléter les vides inexplicables de certains comportements que l’on reproduit constamment, souvent inconsciemment et qui plombent l’existence de leurs effets pervers.
Une étude astrologique traditionnelle, aussi détaillée soit-elle, ne cherche pas dans l’ailleurs astral, l’autrefois superlatif des incarnations précédentes ou les rapports karmiques revécus dans la famille d’aujourd’hui. Une étude astrologique holistique, oui. Elle peut mener très, très loin en arrière et révéler des rapports inimaginables. Mais tellement gratifiants quand ils permettent de décrypter des situations que l’analyse de la vie actuelle ne suffit pas à expliquer !
Certains problèmes se reportent de génération en génération, d’incarnation en incarnation, qu’ils soient personnels ou non. Si nous les subissons sans en comprendre l’origine, il est bien rare que nous réussissions à les dépasser. L’astrologie holistique nous donne cette possibilité.
Mais, évidemment, cela suppose sortir du rationnel, croire que tout est lié, que notre vie actuelle n’est qu’un ici et maintenant de vies multiples dont le seul but est de tenter de s’améliorer toujours plus, afin d’atteindre la Lumière ; celle qui ne nous obligera plus à nous incarner.
Alors, le voyage ne vaut-il pas la peine ?
Et si, poussées par un Mercure trop rigide, certains sceptiques ont besoin de preuves, je leur dirai simplement que l’astrologie holistique n’est pas faite pour eux. Peut-être plus tard. Ou dans leurs autres vies…
À moins que, dans leur thème, les transaturniennes indiquent comment ouvrir les portes verrouillées… Mais si, justement, ces portes sont trop verrouillées, ne les forçons pas. L’ouverture se fera plus tard. Peut-être. Chaque chose en son temps. Et justement, dans ce domaine, nous avons toute l’éternité pour évoluer.
L’entièreté de l’éternité, c’est justement ça l’holistique.
Agnes Andersen
Astrologue, écrivain, ésotéricienne
Tél.: 03 67 11 94 61