La piraterie existait déjà dans l’Antiquité. Toutes les civilisations anciennes ayant possédé une marine l’ont connue, la mer étant considérée comme un espace libre où règne la « loi du plus fort ».
Nous allons voir ensemble trois histoires de grands pirates et découvrir leur vie ainsi que leur façon de procéder.
Pour notre première histoire, nous allons suivre la vie de pirate de Barbe Noire (Edward Teach), le plus terrifiant des pirates, le « diable des mers ». Il serait né en 1680 à Bristol en Angleterre. Sa carrière maritime commence sur un navire corsaire patrouillant, les eaux proches de la Jamaïque pendant la guerre de Succession d’Espagne.
Barbe Noire se forge une solide réputation de pirate téméraire et cruel en attaquant régulièrement les installations navales et côtières des Antilles et de la côte atlantique de l’Amérique du Nord. Si l’équipage n’offre pas de résistance, il laisse le navire repartir et continuer sa route. Dans le cas contraire, tous les résistants sont tués.
Barbe Noire avait l’habitude de porter, au combat ou non, plusieurs épées, couteaux ainsi que six pistolets et d’allumer des mèches de poudre à canon dans son abondante barbe noire, ce qui lui valut son surnom. Le 28 novembre 1717, il capture La Concorde, un navire Français en provenance de Nantes et transportant des esclaves.
La Concorde est une frégate de 300 tonnes armée de 40 canons, qui avait sillonné les côtes africaines et capturé de nombreux navires.
Barbe Noire lui donne le nom de
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (La Vengeance de la Reine Anne) après l’avoir conquis aux Français.
Barbe Noire est arrêté par le HMS Pearl dirigé par Robert Maynard, au large des côtes d’Ocracoke. Il reçoit plus de 25 blessures dont cinq par balles au cours d’une lutte avant de mourir et d’être décapité par Maynard.
Une légende raconte que son corps, après avoir été jeté à la mer, aurait fait deux fois le tour du bateau à la nage avant de couler. Barbe Noire est devenu une légende.
C’est précisément de ce bateau (La Vengeance de la Reine Anne), anciennement « la Concorde » que des explorateurs ont retrouvés la trace et ils ont mis des mois pour le localiser.
David Moor, éminent archéologue, s’est intéressé à la vie de Barbe Noire à ses puissants navires.
Il a découvert dans les archives d’une université de Caroline du Nord, les comptes rendus d’un procès d’un pirate qui avait navigué avec et sous les ordres de Barbe Noire pendant un an.
Il y trouva des données géographiques qui correspondaient à un lieu tout près. Mais cette carte est-elle encore fiable ? Grâce à des outils de détection moderne, une masse sombre est localisée dans les fonds marins du Cap Hatteras.
Cet endroit est appelé « le cimetière de l’atlantique » tant de navires s’y sont échoués.
Les plongeurs trouvent une épave datant du 18ème siècle. Pendant des mois, ils remonteront des prises et chercherons des preuves. Les vestiges découverts sont d’une importance capitale pour retrouver l’origine de ce navire.
Peut-être s’agit-il de la concorde ?
Il est possible que Barbe Noire est volontairement échoué son navire afin de se séparer d’une partie de son équipage. Mais quelques-uns semblent penser le contraire, il s’agirait d’un accident et pas non pas d’un abandon.
Barbe Noire n’aurait jamais abandonné cette formidable machine de guerre, comme ça, sur le sable. D’autres encore pensent qu’il aurait simulé un accident pour mieux profiter de son énorme butin.
Après 12 ans de recherches, juste la partie sud de l’épave a été fouillée, il y a encore énormément de travail. Encore tellement de choses à découvrir.
Passons maintenant à notre deuxième histoire de pirates
L’action se déroule au milieu de l’Océan Indien, quelques années avant le « règne » de Barbe Noire.
Nous sommes sur l’île rouge, l’île de Madagascar et c’est dans la baie de Diégo-Suarez que s’est déroulée l’un des épisodes les plus mystérieux de la piraterie. Libertalia est le nom d’une colonie fondée par des pirates sur l’île de Madagascar, qui aurait existé pendant environ vingt cinq ans à la fin du XVIIe siècle.
Libertalia fut fondée par deux hommes un Français, capitaine de La Victoire, redoutable navire de guerre de 30 canons, ex-officier de la marine française, mais pirate de son état, Olivier Misson et un prêtre italien, Carracioli.
À eux deux, après avoir jeté l’ancre, ils convainquirent l’équipage de fonder la société idéale, ils auraient voulu faire de cette colonie une société ans esclavage, où tous les hommes sont égaux et où l’opinion de chacun est respectée.
Leur emblème était le drapeau blanc et voici leur serment « Pour Dieu et la Liberté, tous frères et tous égaux ».
Avec l’aide de 300 hommes fourni par la Reine d’Anjouan, Misson et Caraccioli construisent, au fond de la baie des Français une ville qui va accueillir non seulement les pirates, mais tous ceux qui voudront se joindre à eux : équipages des bateaux arraisonnés, esclaves libérés, voyageurs capturés qui adhéreront aux principes de la nouvelle République.
La ville est baptisée Libertalia, ses habitants se donnant le nom de ‘liberi’.
Libertalia fut attaquée une nuit par deux bandes armées : Caraccioli fut massacré avec la plupart des habitants, Misson put s’échapper, mais trouva la mort dans un naufrage et la colonie fut détruite. Il y a quelques années, sur l’île de Sainte Marie, un navire de pirate anglais a été retrouvé, il s’agit du « Adventure galet ».
À quelques pas du lieu de fouille on découvre aussi un cimetière aux tombes en corail. Tout cela peut nous certifier de la venue des pirates sur l’île et de la création de la colonie Libertalia.
La vie des pirates est une source de fantasmes intarissables. On compte par dizaine les histoires de trésors enfouie. Dans cette quête, certain sont prêts à prendre des risques, quitte à devenir fou.
Et maintenant notre troisième histoire
En 1730, Olivier Levasseur (« La Buse »), pirate Français qui écumait l’Océan Indien, aurait laissé avant de mourir un manuscrit parsemé de signes ésotérique, un genre de carte au trésor.
Le 8 avril 1720 La Buse arrive en rade de Saint-Denis où il découvre un navire en réparation, « Notre Dame du Cap », navire de 800 tonneaux et de 72 canons, qui venait d’essuyer une tempête.
Le vaisseau transportait Luís Carlos Inácio Xavier de Meneses, vice-roi des Indes orientales portugaises et l’archevêque de Goa. Il le prend à l’abordage et après un dur combat s’en rend maîtres.
À l’intérieur se trouvait un trésor inestimable : des rivières de diamants, des bijoux, des perles, des barres d’or et d’argent, des meubles, du tissu, des vases sacrés et des cassettes de pierres précieuses.
Sur sa route il s’empare du « Ville d’Ostende ». Il met ensuite le cap vers l’Île Sainte-Marie à proximité de Madagascar. Il prend aussi « La Duchesse de Noailles ». La Buse décide ensuite de s’installer à Madagascar.
Vers 1729, il monte à bord de « La Méduse ». Le capitaine Dhermitte, négrier notoire, commandant de bord, le reconnait et le fait prisonnier. Il est conduit à l’île Bourbon pour y être jugé et il est condamné à être pendu, il est exécuté le 7 juillet 1730.
La légende raconte que lorsqu’il était sur l’échafaud la corde au cou, il aurait jeté un cryptogramme dans la foule en s’écriant : « Mon trésor à qui saura comprendre ! » et « Avec ce que j’ai caché ici, je pourrais acheter toute l’île ».
Le manuscrit de La Buse ne sera jamais entièrement déchiffré, car beaucoup trop complexe, mais des chercheurs partent à la recherche du trésor.
Plusieurs hypothèses quant au lieu où se trouve le trésor de La Buse sont émises : on le croit à la Réunion, aux Seychelles, à Rodrigues, à Madagascar, à Mayotte, à l’île Sainte-Marie.
Un groupe d’amis a récemment trouvé un nouveau sens au cryptogramme.
Ils n’ont pas regardé le cryptogramme visuellement, mais ils l’ont lu comme une carte, ce qui les a emmenés à un endroit précis ou des fouilles vont être organisées très prochainement.
Tombe de La Buse à Saint-Paul de La Réunion