Entretien avec Youmna Tarazi
Quel est votre parcours ?
J’ai toujours eu deux passions et un dilemme : le théâtre et le monde des lignes et des couleurs, laquelle des deux choisir entièrement afin de m’y consacrer le plus profondément possible ? Jusqu’au jour où un troisième centre d’intérêt inattendu et puissant est venu s’imposer avec évidence dans ma pratique, en créant le trait d’union entre mes deux premières passions. Au final ces 3 domaines cohabitent avec harmonie dans mon quotidien professionnel.
Après avoir été directrice artistique free-lance pour les métiers de la communication (depuis 2001) et après avoir suivi de nombreux stages d’acteurs, j’ai effectué un grand réajustement dans ma pratique en mettant en place des stages de connaissance de soi par le vêtement. Par la suite je crée à mes clients entrepreneurs une identité visuelle (logo, carte de visite, site) à l’image de leurs archétypes morpho-psychologiques liés au vêtement. La pièce de théâtre sur le vêtement a surgit le jour où j’ai lâché mes représentations sur ce qu’était le métier de comédienne.
Au final mes 3 activités se sont articulées autour de l’axe de l’image de soi et du processus identitaire. Une belle manière d’introduire le corps au centre des lignes, des couleurs, de l’image et de ma nécessité de transmettre en stage ou sur les planches.
Et si la vie était une grande garde-robe en bordel, que prendriez-vous d’essentiel ?
Que mettriez-vous comme vêtements dans votre petite valise pour vous rendre sur une île déserte ? Dans ce spectacle où je suis seule en scène je vous dévoile ce que j’ai emporté dans sa petite valise. Mais pas seulement ! Je vous propose des ateliers flashs qui ponctuent la représentation afin que vous découvriez aussi ce que vous emporteriez à votre tour. Je vous révèle par la même occasion les dessous de chacun de mes choix, vous inspirant à regarder ce qui se cache dans les plis de vos habits. Le vêtement est ce qui fait écho à notre corps entre la naissance et la mort. Pas assez grand, pas assez large, pas assez long, pas assez coloré, pas assez ajusté, pas assez moi ! Le vêtement signe notre quête identitaire. Dis-moi ce que tu portes, je te dirais qui tu es ! Ou l’inverse, de préférence
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Un spectacle qui mêle théâtre et transmission en guise de rite de passage.
Les vêtements essentiels emportés dans la valise sont les symboles de l’essence de l’être. Lâcher le superflu, le brouhaha des diktats de la mode pour nous relier à qui nous sommes.
Si le vêtement était le prolongement de votre corps, de quelle partie en serait-il l’écho ?
Lorsque j’ai rencontré Iaro, elle m’a proposé de choisir les passages essentiels que je choisirai de la première version de mon texte, telle une grande garde-robe en bordel. Par la suite, chacun de ces vêtements est rentré en résonance avec une partie de mon corps et une partie de mon histoire. Ainsi les bottines sont clairement complices de mes pieds et de mes jambes. Elles me mènent dans l’exploration du monde et dans ma curiosité d’enfant. Ma robe est en résonance avec ma peau et la sensualité qui lui est propre. La brosse me sert à démêler mes idées et à peindre mes couleurs intérieures. Le bijou choisi est en lien avec ma dignité et avec l’intouchable qui me constitue. Je vous laisse la surprise pour le reste ! Ainsi j’ai travaillé à laisser émerger de mon corps l’écho de chaque vêtement essentiel choisi de ma garde-robe.
Quelle est la place de l’identité dans ce spectacle ?
Dans le spectacle le vêtement traverse les mouvements des différents âges et habille tour à tour la petite fille, la femme, la mère et la femme sage. Les habits brodent notre histoire d’humain et tracent la mémoire de nos corps. Le geste révèle le vêtement. L’habit anime le corps. Le corps donne naissance au verbe. C’est ainsi que ma langue maternelle (je suis d’origine libanaise) a fait irruption durant le travail. L’évidence de parler et de chanter en libanais s’est imposée.
Il a suffit que je prononce l’alphabet arabe pour ressentir une émotion très forte et voir apparaître des images de mon enfance.
Je ne pouvais pas aborder la question du vêtement sans la question de l’identité. L’identité c’est l’écho de mes os. Cette structure solide et érigée avec vérité, sans états d’âme. Reliée à tous ceux qui m’ont précédée. Mes fluides ne sont pas qui je suis. Ils sont l’énergie que je choisi de canaliser dans le sens de ma structure osseuse. Ou pas. Ma chair est la terre à travers laquelle s’incarne mon âme pour jouer de sa musique le temps d’une vie. Elle se trouve entre mes habits et mes os. La question de l’identité a aussi réveillé la mémoire du corps qui m’a permis de remonter le fil de mon histoire et de retrouver le tricot de mes racines.
Quels sont vos projets à venir ?
Je souhaite faire une tournée en France et à l’étranger avec ce spectacle pour transmettre ma vision du vêtement. En offrant sur scène mon rite de passage vers un être plus authentique, je souhaite rentrer en résonance avec l’histoire des spectateurs afin qu’ils repartent avec des bouts de fil à tirer pour tisser leur propre identité.
Toute proposition de programmer le spectacle est bienvenue.
A la fin de ce spectacle vous repartirez avec :
– La conscience des vêtements essentiels qui vous vont
– Des pistes sur les liens entre vos choix de vêtements et votre histoire
– Une piste de réconciliation avec votre corps
– Votre livret de spectacle contenant les exercices proprosés durant la représentation
– Un pot de partage est offert à l’issue du spectacle
Pourquoi les anges s’habillent en blanc ? 21 et 22 octobre 2015 à 20, L’Archipel – Paris
Youmna Tarazi
Experte en cohérence identitaire et image de soi
Par le vêtement et l’image de marque
Youmna aide les femmes entrepreneurs qui se sentent tiraillées entre leur image professionnelle et leur nature profonde à identifier la tenue qui leur permette de se sentir en confiance, belle et bien dans leur peau pour se connecter à leur source d’abondance, point de départ de leur réussite.
Après un training d’acteur de plus de 10 ans et plusieurs mises en scène, Youmna livre ici le fruit d’un travail de création de plus de 18 mois de travail. A travers lequel elle traverse son propre processus identitaire à travers le vêtement.
Iaro Râsoma
Danseuse-Chorégraphe
Somapsychanalyste et Fondatrice de la Somapoétique®
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Dès son enfance, c’est hors des sentiers battus qu’elle est marquée par le sceau de son destin. L’expérience précoce d’une descente ascensionnelle en Soi et la lecture de Baudelaire à Valéry… lui révèlent de grâce, sa vocation. Et sa maïeutique se met en branle dans la singularité de la conscience qu’elle a, d’une vie qui se féconde sans s’attacher aux cadres qu’elle explore. De la danse contemporaine en passant par les arts martiaux, elle s’est formée à la danse thérapie (Artec) et à la danse butô à la Minako Seki Company à Berlin et auprès de chorégraphes dont Atsushi Takenouchi…
Iaro est fondatrice de la Somapoétique®, une approche de la danse avec une double focale: une recherche chorégraphique et une démarche thérapeutique.
laro propose avec beaucoup de joie, d’honneur et d‘engagement, d’accompagner les personnes désireuses, de vivre la naissance de soi à travers la danse et celle de sa parole au coeur du corps.