|
Messages : 24904 Date d'inscription : 22/09/2013
Fondatrice
| | | Par Arnaud THULY
Le cercle le plus connu du grand public est bien entendu le cercle dit de protection. C’est celui dont vous avez forcément entendu parler pour peu que vous ayez déjà ouvert un livre de rituels, de magie ou une page internet consacrée à la magie. Il vise à protéger le praticien contre tout ce qui pourrait venir l’ennuyer au cours de sa cérémonie magique ou qui risquerait de perturber le bon déroulement du rituel (entités en tout genre, énergies résiduelles etc.). Cet article ne vous donnera pas de recette ou de méthodologie spécifique, en cherchant un peu dans les bouquins ou sur internet, vous trouverez une quantité de méthodes. Inutile donc d’en rajouter, je préfère aborder le fond du sujet.
Bien qu’il puisse être simplement visualisé, il est fréquemment accompagné d’une matérialisation au sol à l’aide de farine, de sel, du charbon ou de craie (voire de poudre de cristal de roche pour ceux souhaitant apporter les propriétés des pierres) afin de focaliser plus facilement son attention, ce qui aide fortement lorsqu’on débute. N’hésitez donc pas à faire de même, mais attention, n’oubliez pas que le traçage « physique » à l’aide de ces matériaux n’a absolument pas d’effectivité intrinsèque. Sans rituel approprié ou sans visualisation continue, cela reviendra donc simplement à faire un joli cercle… mais qui n’aura pas la moindre utilité pour vous protéger.
Le cercle « simple » est justement très simple à réaliser, il n’en reste pas moins une base très importante à maîtriser pour quiconque souhaite se lancer sereinement dans la pratique, afin de ne pas aller au-devant de problèmes un jour venu.
Précision qui me parait importante car on oublie souvent de le mentionner : le terme de « cercle » est impropre. On devrait plutôt parler de « bulle » en vérité, car le but est d’entourer le praticien dans son intégralité, tant verticalement qu’horizontalement. Il s’agit donc bien d’une bulle qui englobe le praticien et non simplement d’un cercle qui l’entourerait.
Il m’est arrivé à de nombreuses reprises de croiser des débutants qui jugeaient inutile de faire un cercle de protection pour leur rituel, considérant que c’était une perte de temps ou que cela les gênait plus qu’autre chose (ce que je comprends). Ils justifiaient leur philosophie en disant qu’ils avaient déjà fait plusieurs rituels et qu’il n’y avait jamais eu le moindre problème pour autant.
Vous-même, si vous laissez votre maison toutes fenêtres ouvertes pendant que vous partez quelques jours en vacance, il y a des chances pour que personne ne vous cambriole, et ce plusieurs fois de suites. Mais il ne faudra pas non plus s’étonner de revenir un jour et que votre habitation ait été pillée. C’est pour cela que l’on a inventé les verrous, les portes etc. et plus simplement les murs afin de séparer l’intérieur de l’extérieur.
Il en va de même pour le cercle de protection. La plupart du temps, son utilité sera très limitée parce que rien ne viendra perturber votre rituel, que l’énergie déployée n’attirera pas d’entité etc. et puis une fois de temps en temps, sans prévenir, quelque chose viendra. Lorsque cela arrive, si on n’est pas préparé, les conséquences peuvent être dramatiques.
A cela, j’entends souvent le même argument qui revient comme une réponse justificatrice : J’ai déjà mes guides/ange gardien/autre qui me protègent.
Bon, on reprend. Nous avons donc notre maison laissée ouverte, et vous mettez un policier en patrouille qui surveille la maison, prêt à intervenir en cas de besoin. Dans la majorité des cas cela sera effectivement très efficace, cela dissuade les individus fâcheux, et quand certains essayent de passer, ils sont interceptés. Et puis de temps en temps, pour une raison X ou Y il y en a un qui passe et qui pille la maison. Cela arrive rarement, c’est vrai, mais cela arrive, et cela oblige dans un tel cas le praticien à savoir parfaitement faire face et se défendre, ce qui est loin d’être le cas pour les personnes qui débutent! Ceux qui ont la chance d’avoir des protecteurs (que ce soit leur guide ou simplement des gardiens qu’ils ont eux-mêmes créés) auraient tort de ne pas en profiter, mais ne devraient pas se reposer uniquement sur eux. Ne jamais oublier que deux protections valent mieux qu’une (ceci est vrai tant pour les débutants que pour les personnes ayant un niveau plus avancé)
Ne prenez donc pas exemple sur ceux qui vous diront que faire un cercle de protection est inutile, n’oubliez jamais que les conseilleurs ne sont pas les payeurs, et que si à un moment quelque chose tourne mal, c’est vous qui en subirez les conséquences, pas eux. La magie n’est pas un jeu, les risques existent. Être prudent n’est jamais un défaut quand on avance sur une route dont on ignore tout (surtout quand il fait noir, qu’il y a du verglas sur la route et qu’il y a du brouillard !)
Comme indiqué précédemment, le cercle de protection « simple » suffit dans la grande majorité des cas, et un débutant, par le fait que les actions qu’il entreprend sont le plus souvent d’envergure limitée, peut tout à fait se limiter à la pratique de ce cercle dès lors où il le maîtrise convenablement.
Pour autant, s’il existe un cercle « simple », c’est qu’il en existe des plus compliqués, et ce n’est pas pour rien.
Certains praticiens ayant un niveau déjà plus avancé, et donc réalisant des rituels mobilisant d’avantage d’énergie mais également des entités plus puissantes (et donc potentiellement plus dangereuses en cas de dérapage), ressentent la nécessité d’assurer une protection plus importante encore, pour prévenir à tout risque qui pourrait survenir au cours du rituel.
Il existe alors diverses méthodes, soit alliant la visualisation à des éléments physiques (comme divers matériaux) et à des évocations, soit par pure visualisation, chaque méthode ayant des avantages et des inconvénients.
La première d’entre elles: En faisant appel à des éléments extérieurs (physiques ou non), le praticien s’assure non seulement de la pérennité de son action par une diffusion constante même si la visualisation n’est pas nécessairement maintenue (soit par une charge et une programmation préalable en ce sens, soit par l’évocation d’entités ou de gardiens ayant pour objectif de maintenir active cette barrière), mais également d’une efficacité accrue. Le cercle est souvent spécialisé dans ce cas, régit par certaines règles et utilisant certains matériaux bien spécifiques connus soit pour leur capacité de condensateur fluidique, soit pour leur capacité à repousser les énergies à charge négative et par conséquent les entités du même acabit.
La contrepartie d’un tel cercle, c’est la complexité à le mettre en place en raison des matériaux nécessaires à sa « construction », et l’impossibilité de s’extraire « rapidement » du cercle en cas de besoin. Généralement ce type de cercle n’est pas destiné à bouger, les matériaux resteront en place après le rituel pour servir la fois d’après. Ce genre de cercle est parfois réalisé à une seule barrière, mais le plus souvent le praticien en dressera 2, une purement physique ne nécessitant l’intervention du praticien que pour la mettre en place à l’ouverture, et une faite par visualisation ou par mélange de visualisation et d’action physique. Le but étant qu’en cas de gros problème il y ait toujours une deuxième barrière pour pouvoir se donner quelques secondes de répit supplémentaire pour se donner le temps de réagir.
La seconde méthode (ressemblant à la première) consiste à tracer tout d’abord un cercle au sol qui sera consacré selon les méthodes magiques classiques (évocation et incantations). Divers symboles ou textes seront tracés en suivant le contour intérieur du cercle, après quoi il sera suivi d’un deuxième cercle à l’intérieur du premier réalisé selon la même méthode, puis enfin d’un troisième. L’obligation de tracer « physiquement » au sol les divers cercles impose un espace de pratique suffisamment large pour pouvoir matérialiser ces cercles (ce qui n’est pas à la portée de beaucoup de praticiens). Comptez au minimum un rayon de 2 mètres pour le premier cercle (soit un diamètre de 4 mètres), puis restreignez à chaque fois le rayon de 50 cm par cercle, ce qui à la fin vous laissera un cercle d’un diamètre de 2 mètres (ce qui est suffisant pour pouvoir se mouvoir librement). L’inconvénient de tels cercles tient principalement au fait qu’ils reposent en grande partie sur la protection d’entités extérieures, convoquées pour venir renforcer la protection de l’opérateur, ce qui peut être efficace, mais est à mes yeux équivalent aux protections offertes par les « guides », à ceci près qu’en choisissant correctement les entités appelées, l’efficacité du cercle peut être beaucoup plus importante.
Cependant, derrière le mythe du « les entités sont là pour nous aider », la réalité est parfois plus trouble et moins glorieuse. L’assurance d’une parfaite efficacité pour de telles protections implique la mise sous tutelle de l’entité par le praticien, en gros son « asservissement » plus ou moins consenti selon qui on appelle et la relation de l’entité avec le praticien. C’est un jeu qui peut parfois être dangereux selon l’éthique du praticien et selon sa lucidité vis à vis des entités qu’il convoque (inutile de dire que la majorité des gens qui vont réagir à cette partie en disant « mais non les entités elles viennent nous aider de leur plein gré, on leur demande gentiment et sans les contraindre à quoi que ce soit » ne font pas partie de ceux que j’appelle des praticiens lucides… mais ils sont nombreux…)
La troisième méthode consiste à visualiser différents cercles plus ou moins éloignés du praticien pour permettre de se protéger plus efficacement, dont la « solidité » va en se renforçant à mesure que l’on se rapproche du praticien. Cette méthodologie est très intéressante dans bien des cas car elle permet de « voir venir » et de « tester » le niveau de ce qui tente de pénétrer. Cela permet de réagir dans de bonnes conditions puisqu’en général on peut ainsi repérer de loin l’arrivée d’une entité perturbatrice et mieux se préparer à son arrivée. Néanmoins, malgré la pertinence d’une telle méthode, elle représente un vrai danger pour l’opérateur si celui-ci n’est pas parfaitement capable de contrôler son énergie et d’avoir une maîtrise impeccable de sa capacité de réaction (ceux qui ont lu la voie du mage comprendront mieux pourquoi j’ai fait travailler cette rapidité de réflexion et de réactivité).
Vous allez rapidement comprendre pourquoi.
Un cercle de protection est, par définition, censé empêcher n’importe quelle entité de pénétrer. Cela implique également que rien n’est censé pouvoir sortir du dit cercle. Si je mets de l’eau dans un sceau en plastique et que je retrouve malgré tout des gouttes d’eau au sol, cela ne signifie qu’une seule chose : que le sceau a une fuite.
En clair, pour que plusieurs barrières puissent se faire par unique visualisation (j’insiste sur ce point), cela signifie qu’une partie de l’énergie filtre à travers chacune des barrières mises en place. Au demeurant, cela fait partie du jeu et c’est relativement volontaire, c’est-à-dire qu’en proportion, la barrière la plus éloignée sera également la moins résistante puisque la moins alimentée et c’est le but. A contrario, la plus proche du praticien sera également la plus dense. Plus dense oui, mais pas imperméable sans quoi les autres barrières tomberaient d’elles-mêmes (logique, on est pas dans un k-way de chez décathlon qui laisse passer l’eau dans un sens mais pas dans l’autre).
Comme indiqué, le principal intérêt d’une telle méthode est 1) de sentir de loin une entité arriver, mais également de 2) de se prémunir de la majorité des entités. En effet, avec un très bon niveau de la part du praticien, la majorité des entités basiques ne parviendront même pas à passer le premier cercle, et même si elles y parviennent, se casseront les dents sur le deuxième (ou plus selon le nombre de cercles). Mais dans certains cas (auxquels j’ai été confronté, ayant moi-même pratiqué cette méthode pendant quelques temps) l’entité est d’un niveau élevé, et elle va passer toutes les premières barrières en quelques instants. A ce moment-là, le praticien est alors obligé de réagir très rapidement pour renforcer la dernière barrière, au risque de voir celle-ci tomber aussi rapidement que les autres. Voilà donc l’origne de ma remarque sur le risque de cette méthode. Si le praticien n’est pas assez réactif, il va se retrouver confronté à une impossibilité de renforcer sa dernière barrière suffisamment rapidement pour empêcher l’entité de la franchir.
Il faut également bien voir que créer plusieurs cercles, même partiellement perméables, demande non seulement une maîtrise loin d’être accessible au premier venu (conserver la « mémoire » mentale de plusieurs cercles imbriqués demande déja une grosse expérience), mais mobilise également une quantité d’énergie supplémentaire, ce qui aura pour effet, lorsque c’est bien pratiqué, de fatiguer d’avantage le praticien. Si celui-ci n’a pas pris la peine d’accroître ses batteries en amont, il peut en subir le contrecoup assez rapidement.
En ce qui me concerne, j’ai depuis longtemps une préférence pour la mise en place d’un cercle de protection simple mais renforcé. Rien n’entre, rien ne sort, complètement imperméable telle une cuirasse. Pour autant, le risque de voir celui-ci pénétré est bien réel, et le fait de ne pas avoir d’autres cercles présente un vrai danger puisque bien que l’énorme majorité des entités ne soit pas capable de le franchir, face à celles qui seront capables de le faire le praticien n’aura aucune échappatoire et une capacité de réaction extrêmement limitée. De plus, le gros inconvénient de cette pratique est qu’elle est soumise à la qualité de l’opérateur lui-même. En effet, une seule barrière implique une logique toute simple : Une entité d’un niveau inférieur à celui de l’opérateur ne pourra jamais franchir la barrière. Une entité de niveau supérieur la franchira sans grande difficulté et sans laisser de « temps mort » pour réagir. Voilà pourquoi dans des pratiques beaucoup plus avancées, le choix du type de cercle de protection employé aura une grande importance, et c’est un sujet qu’on ne saurait prendre par-dessus la jambe.
Pour aller jusqu’au bout de la réflexion, c’est à cause des divers soucis propres à chaque technique qu’en ce qui me concerne je n’utilise plus de cercle de protection lorsque je pratique, me contentant d’étendre mon périmètre sur la zone la plus vaste possible pour ressentir l’arrivée de « quelque chose » et avoir largement le temps de m’y préparer sans être gêné d’une manière ou d’une autre par la présence de barrières qui entraveraient même ne serait-ce qu’un peu mes possibilités. Mais là encore, il est important de prendre conscience des risques que cela soulève, et surtout de bien comprendre que cela est adapté à certaines pratiques mais absolument pas à d’autres. Pour des rituels classiques, cette méthode ne présente absolument aucun intérêt.
Voici donc un rapide exposé des différents types de cercle de protection existants. Il est bien entendu possible d’être encore plus précis, de parler d’autres méthodes « intermédiaires », mais au final cela deviendrait du chipotage (ceux ayant participé au débat sur le forum de l’alliance magique comprendront ma remarque :-D ). N’oublions jamais qu’il y a autant méthodes que de praticiens, chacun développant au fur et à mesure ses propres techniques. Et c’est très bien ainsi ^_^.
Pour les débutants, la mise en place d’un cercle de protection simple suffit largement (à moins de représenter un véritable attrait pour certaines entités, mais si tel est le cas la personne aura déjà eu des problèmes auparavant). Pour les praticiens plus expérimentés, le choix dépendra non seulement du caractère du praticien mais également de sa pratique.
Comprendre les avantages et les inconvénients de chaque méthode permet de s’adapter au plus près de ses besoins, qui ne seront clairement pas les même si vous pratiquez la magie cérémonielle ou que vous pratiquez la charge d’un simple talisman.
Je voudrais finir cet article en abordant un petit peu les raisons qui font qu’un cercle de protection fonctionne. Je me souviens qu’étant ado, j’avais été amusé par une réflexion trouvée sur le site Monsor Haddeubal (http://www.penofchaos.com/haddeubal/rituels.htm) (un site parodique créé par les réalisateurs du Donjon de Naheulbeuk pour ceux qui connaissent):
« Le Cercle vous protège, il représente la notion d’encerclement qui veut dire que rien ne peut passer. Donc si vous tracez un cercle, les mauvais esprits, les démons, n’importe quoi ne pourra pas le franchir à sa guise. Enfin, ils peuvent, mais c’est de la triche. Comme par exemple pour les agents du FISC. »
Pourquoi, dans la réalité, les entités ne peuvent-elles pas franchir le cercle de protection ? C’est tout simplement une question de nature. Une entité est faite d’énergie pure, elle est donc soumise à ce qui est fait d’énergie pure. Ainsi, pour elle, un mur d’énergie est semblable à un mur de béton pour nous, alors qu’un mur de béton ne sera rien du tout pour elle. Pour franchir cette barrière d’énergie, elle devra la faire tomber comme nous le faisons avec un mur en béton ou en pierre. A contrario, la raison pour laquelle nous pouvons franchir le cercle mais pas sans le briser, est dû au fait que nous sommes à la fois des êtres physiques ET des êtres énergétiques. En franchissant un cercle de protection, on ressent une résistance provoquée par l’aspect énergétique de ce cercle, mais son implication n’est pas physique et ne peut empêcher le corps de passer, se contentant de repousser partiellement l’aspect énergétique de la personne, et finissant par se briser. Je vous laisse réfléchir sur les implications que cela peut avoir pour une entité parvenant à se « rapprocher » du « plan physique » …
Source: portail-esoterique.com |